Corps en mouvement

Pierre Miglioretti


Ce soir le temps s’arête

Sur nos regards

Posés sur le quai d’une gare.

La voûte si leste

Ne se déleste

Qu’au moment du départ.

Que le coeur en pétard

Abandonne les sentiments

Que l’on place sous serment

Sans l’effet du mouvement.

Voyage du coeur en cage

Des nouveaux paysages

Qui le mette en saccage

Pour en mieux corrompre l’usage.

Il y coule des effluves en fuite,

Des fleuves sans suite,

Des fleurs aux senteurs inuits,

La salive au goût du grand huit.

Sous la mécanique du coeur,

L'engrenage des saveurs

Saturées de suaves liqueurs

Ceinture et panique le corps.

On s’étend alors sous la voie

Dans le soulèvement du toit

Qui soustrait à notre vue le poids

D’un plafond qui plombe notre voie.

De l’autre côté de la fenêtre,

C’est ici que l’on doit naître,

De l’extérieur qui nous pénètre

Et sans lequel on ne peut être.

On se trouve sous l’effet de la vivacité

Qui sème toute sa curiosité

Rendant tout ce qui est usité

Sous la forme d’une nouvelle aspérité.

 

 

vendredi 26 février 2010

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