Correspondances

acrostiche

Madeleine,
Je vous écris de Rome. Mon voyage dans les Pyrénées, en passant par l’Argentine puis les Pyramides, me semble trop long, trop loin. Je ne comprends pas votre silence. Votre télégraphe est en panne ? Pourquoi diantre jouez-vous à La muette dans cette Belleville ? Votre âme Glacière fait de vous une Fille du calvaire. Mais tout cela est le Cadet de mes soucis. La Bonne Nouvelle c’est que je vous aime. Je rêve de vous prendre dans le Dupleix de votre Maison Blanche devant votre Porte Dorée et aussi dans mon château rouge, avec autant de fougue que jadis la Bastille, c’est dire...
En suivant le Sentier le long du Chemin Vert, mon Sacré Cœur palpite.
Saint-Jacques, Saint-Michel, Saint-Lazare et Saint-Paul, de tous ceux-là ce sont les vôtres que je préfère, ah votre peau Blanche...
La Laumière de vos yeux verts, votre Bel-Air et vos belles Gambetta me laissent pantois. Passy bête, dans ma mémoire, je longe de mon regard votre Corvisart... Lorsque votre jolie taille Porte Maillot ou pas. Bille en tête et Billancourt, je ne pense plus qu’à vous, Montgallet de l’océan. Votre bouche, ma pelle et Montceau, que de souvenirs délicieux... Délicieux comme les Tuileries que nous dégustions ensemble, rappelez-vous des sucreries de Rennes ; l’Opéra, les Sablons... Au nom de la Nation et de la République, j’Abesses à La Fourche de vos jolis doigts de pieds, du Jasmin par Couronnes. Sans vous je déraille, ma Picpus.
Remettez-moi encore l’âme à l’Anvers dans votre Temple de Liberté.
Je vous transporte des baisers de Gaîté.
Votre Marcel Sembat.

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