Coureur de lune

lycan-strophe

Je te regarde, Toi, toute d'argent dans l'obscurité de la nuit. Combien de fois t'ai-je caressée du regard ?

Combien de fois t'ai-je saluée au détour d'une rue où tu m'apparaissais, éclatante et pleine ?

Toi, féminité, fidèle compagne de mes nuits blanches. Lorsque venait la solitude, je te cherchais du regard.

Enfant, nous jouions à cache-cache et je me sentais apaisé en découvrant ton sourire.

J'ai grandi...

Ce soir, ta face ronde n'a pas pris une ride mais lorsque je te regard, c'est un visage blafard que je vois.

Mon cœur est lourd de cette insouciance qui s'est envolée. Et tu me regardes, silencieuse, comme une vieille amie qui ne dit mot.

Je soupire… oppressé...

Tu ne joues plus avec moi… Tu restes là, muette derrière ce voile cotonneux où tu t'isoles loin.

Ma raison vacille doucement dans la torpeur triste de mes nuits d'exilés. Dans ce goulag urbain, la banlieue s'endort doucement et tu les regardes. Je ne le supporte plus.

Est-ce mon chemin ?

Je préfèrerai être en pleine nature… un tête à tête savoureux avec pour seuls témoins quelques pics montagneux. Tu me dévisagerais de ton zénith. Moi je m'inclinerais doucement puis nous nous raconterions des histoires jusqu'à tomber de sommeil. Et je n'ouvrirais les yeux, au petit matin que pour te voir disparaître derrière l'horizon.

Coureur de lune…

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