Courir la perfection
Jean Claude Blanc
Courir la perfection
Malgré mes infortunes, demeure mon obsession
Mon souci de décrire, jusqu'à la perfection
L'humaine société, qui ne tourne plus rond
La mode est au changement, à en perdre la raison
Liberté sans frontières, en fait, vaste prison
Citoyens malgré nous, soumis à obéir
Aux lois de ces prosélytes, que l'on devrait chérir
Les codes sont trafiqués par ceux-là qui nous bernent
Alors désabusé, trainant les pieds, je lanterne
Quelques-uns ont tous les droits, si bien qu'ils en imposent
Selon la Constitution, populo mis en cause
Pas question de moisir, ni prendre une pause
De leur potion magique, j'ai dépassé la dose
Pourtant bête sociable, vois pas la vie en rose
Les ambitions des uns, montrent l'inertie des autres
Tableau d'une République, où faut marcher aux ordres
La puissance de l'argent, dépasse celle des partis
Question économie, s'en chargent les nantis
Alors qu'on s'évertue à sauver la planète
La salope de fumée, ceux des pays de l'Est
L'occident va s'occire, pourtant s'en fait une fête
Convoquant COP21, les ricains font banquette
Le mysticisme gagne les esprits détraqués
Les religions enflamment les déserts pétroliers
Au nom du dieu dollar, que de valeurs gâchées
Tandis que ses disciples s'offrent à l'éternité
La main sur leur bible, prient pour se faire sauter
Fidèle l'humanité…je préfère mon chien
Quand il remue la queue, c'est signe qu'il a faim
Une fois, restauré, me couvre de câlins
En fait de reconnaissance, les gens s'en gardent bien
Trop fiers, trop orgueilleux, trop d'honneur pour rien
Devenu habituel, en toute indifférence
Proférer des injures qui tournent à l'indécence
Libèrent leurs frustrations, ultras hurluberlus
Pétards et fumigènes, défilant dans les rues
Hélas que simulacres, inutiles vengeances
Plus rien ne tient debout, pas même la santé
Trouver une bonne raison pour ne pas en crever
Même prendre de la hauteur, on risque d'être asphyxiés
L'atmosphère polluée, politiques corrompus
Sur le plancher des vaches, meilleure la merde qui pue
Que sommes-nous sur Terre, sans doute pas grand-chose
Petits grains de poussières qui se métamorphosent
On subit cette vie, en portant notre croix
Même si c'est pas l'enfer, ça manque un peu de foi
Bing-bang nucléaire, petit bonheur la chance
On nait par accident, sans avoir l'assurance
D'être du bon côté où penche la balance
Saisis par les reflets, de notre bigote conscience
Au prophète qui passe, on fait nos confidences
Plus sûrement instruits de notre inconsistance
Le siècle est à l'ego, comme le sexe à l'amour
On se supporte plus, même seulement accouplés
Les conseils des sages, d'évidence tournent court
Prenons de l'altitude pour pas être échaudés
Sachant que chacun chez soi, doit balayer sa cour
A qui faire confiance, cernés que de faux amis
Qui nous flattent bons princes, pour tenir compagnie
Nous sapent le moral, contant leurs tragédies
Les nôtres à comparer, ne sont que petits ennuis
Mieux vaut être esseulé que mal accompagné
La considération, savez où on se la met…
Le grand chamboulement, parait, est en chemin
Mais pas de mauvais sang, on connait le refrain
Saint Jean, l'Apocalypse, les âmes, turlupine
Repus ou affamés, société d'anonymes
Peut-être un brin d'estime, mais radin leur intime
Heureux libre penseur, qui n'a aucun avis
Devant ces ingénieux, qui se prennent pour des génies
De nature visionnaire, se sachant en sursis
Minimes ses erreurs, en face de l'infini
Gravissant les sommets de la sérénité
Alors on prend de haut, la vallée qui fourmille
De tas de lilliputiens, qui se marchent sur les pieds
Pressés d'aller bosser pour une peccadille
Ingérable, indomptable, que de superlatifs
A l'usage des réacs, qu'en ont à leur passif
Qui se feraient flinguer pour le moindre motif
Se cachant le visage, casseurs dans les manifs
Campé sur mon rocher, ne cesse de vomir
Sur ce monde moutonnier, qui ne cesse de mollir
Hélas, concerné, qu'en finis pas de vieillir
Mourir la belle affaire, inutile se mentir
Il le faudra un jour, pousser dernier soupir
Que la peau sur les os, se détraque mon cerveau
Picole que de l'eau, pourtant j'ai mal au dos
Ainsi rendu inapte à faire le gigolo
Pas de veuve inconsolable sur mon sinistre caveau
Seulement de temps en temps, la visite de moineaux
Venant y déposer une fiente, sacré cadeau
Je ne puis m'empêcher, de voir tout en noir
Y'a-t'il une solution, pour qu'enfin je me marre
L'espace d'une existence, abondance de déboires
J'ai rejoint Cioran, pour ses sombres histoires
Comme c'était pas assez, je suis allé piocher
Dans les bouquins d'un autre dans le même merdier
Je n'ose vous l'avouer, j'en suis revenu comblé
Paré pour en finir, suicidant mes pensées
Le verre à moitié plein, le verre à moitié vide
Je ne vais pas choisir, stupide ou lucide
Suis les deux à la fois, artiste de service
J'encaisse vaillamment, vos joies, vos préjudices
Je compte aussi mes vers, avare auvergnat
Recueil de dictons, jadis, autrefois
Je pousse même le bouchon, à parler en patois
Ne sachant pas l'écrire, on ne me volera pas
Prodige, parangon, phénix, nec plus ultra
J'use de ces synonymes, pour faire entendre ma voix
Savoureuses expressions, puisées dans le dictionnaire
Je vous les livre ce soir, de vos peines, solidaire
Me fais malin plaisir, même si je choque vos vertus
Vous évoquer le métèque et son langage cru
Michel de son prénom, illustre prix Goncourt
Pour me perfectionner à lui j'ai eu recours
Même en cas de détresse, je lui crie au secours
Vais vous le présenter, même vu et reconnu
Si je vous cloue le bec, c'est la faute à Houellebecq
Même qu'on le suspecte, de formules pas correctes
Pourtant un téméraire, foldingue architecte
Dans le genre débauché afin qu'il prospecte
Cet univers de faux culs, en fait qu'il débecte
Pas un de ces philosophes, véritables pique assiette
Alors ne vous fiez pas à sa tête de pastèque
Dénonce les djihadistes et autres genres de sectes
A lire absolument, trouvez-en le prétexte
Mystifie les tyrans, tant pis si ça les vexe
Qui voilent leurs bonnes femmes, à la mode unisexe JC Blanc mars 2017 (à Houellebecq)
Wouahhh ! Ca déménage ! Bravo
· Il y a environ 7 ans ·dinoruf