Crépuscule de l'aube
Corvus Corax
Quand la nuit chute,
Que l'air bleu se meurt,
Vent de couleur lutte
Et l'opale pleure
De l'ombre
Ou de la lumière.
Sur ses flancs nus,
Qu'irise la lune,
Luit l'inconnu
Qu'émane la dune
Où dort
La dénudée.
Dans ses yeux noirs
Ouverts à l'abysse,
Gît un miroir
Au fond de l'iris :
Terreur
Est le reflet.
Entre ses seins,
Tranquilles et placides,
Semble un dessin
Dont l'encre est d'acide.
La mort
Voilà l'esquisse.
Ses lèvres froides
Accouchent d'un flot
Où la naïade
Baigne ses sanglots.
Le pourpre
En est le teint.
L'acmé des vices,
Imprégnant ce corps,
Entre les cuisses
En brûla la flore.
L'Horreur,
Ici demeure.
Quand la nuit chute,
Que l'air bleu se meurt,
Vent de couleur lutte
Et l'opale pleure
De l'ombre
Ou de la lumière.