Cupidon louche

Blurp De L'espace

L'allégorie de l'amour, frappée d'un strabisme... Qui l'eût cru?

L'arc n'est pas abîmé, le quota de flèches n'a pas baissé malgré la crise. L'entreprise de l'amour n'a jamais connu d'aussi beaux jours et pourtant semblables à la hausse des prix, les plaintes augmentent.

Cupidon se fait vieux, l'empreinte du temps sur lui s'est posée et pourtant jamais son zêle ne fut tel. Il a beau éplucher sans relâche les pages de l'existence, il a beau tenter de lire entre les lignes de la vie, il ne comprend pas. Où est l'erreur?

Chaque matin désormais les menaces pleuvent tout autour de lui, aucun parapluie n'est en mesure de le protéger contre ce cruel désespoir où pareille au tonerre une plainte stridente dans le silence se fait entendre :

" Il est parti, il ne reviendra plus vivre ici ton papa mon ange, c'est la vie"

" Elle ne m'aime plus, qu'ai-je fait? Ma vie c'est elle, que dois-je changer?"

" Il part et il revient, c'est un homme, ça fait parti de la vie...."

Et Cupidon nuit et jour se tourmente.

Le plus grand bonheur en est au stade de la plus grande peine, comment?

Et un beau jour, les gros titres tombent, la presse n'en fait qu'une bouchée, le monde entier est scandalisé... En effet, Cupidon serait allé consulter et le verdict était tombé: strabisme dépressif, Cupidon surmené aurait fini par loucher.

Trop de pression menant à la dé-pression, le regard en biais les mauvaises personnes il aurait rassemblé. Et de fil en aiguille, l'histoire se répétant à l'infini, de l'amour biaisé par les flèches détournées naquît la haine et la tristesse sur lesquelles se morfondent l'homme et ses faiblesses désormais.

A ce jour, Cupidon a pris sa retraite.

A nous de prendre le relais: manier un arc et des flèches jamais ne fut d'une grande facilité, mais au fond de moi je sais que nous pouvons tous y arriver.

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