LES FOUGÈRES DE Melle ALDEBERGE X

Philippe Larue

Les anodins chapiteaux, installés ici-et-là, dans les allées du jardin remarquable de la Presle, sous l'autorité de l'adjointe en chef, Melle Aldeberge, travaillant à la commission régionale des monuments historiques, correspondaient étrangement à une poussée de coprins chevelus après un crachin.

L'adjointe en chef, Melle Aldeberge avait eu l'insurmontable mission administrative, d'agencer l'évènement du samedi, à Nanteuil-la-Forêt: la fête de la rosée et des biscuits de Reims.

Une demande particulière avait été sollicité pour les habitants Nanteuillâts: apporter un plat, un apéritif ou un dessert issue de sa cuisine personnelle. Le bulletin météo avait été consulté à plusieurs reprises sur toutes les chaînes de télés, et ma foi, omis quelques chemtrails reconnus nouveaux nuages par la très haute commission de la météorologie française, le soleil était au rendez-vous. Les chemtrails, ces êtres étranges venus de la même planète...non, je divaguais. Robes fleuries étaient de sorties et parmis les personnes présentes, un concours de regards avait débuté. Certaines avaient de grosses pivoines qui rajeunissaient le visage rosée à présent, comme le thème de la fête. D'autres étaient revêtues d'un bouquet éclaté sur le tissu. Mais cet événement imprévu au calendrier culturel de Nanteuil-la-Forêt, et voulu par l'ambassadeur Peucheron, de retour après une semaine de travail officielle aux Îles Marquises, allait révélé une multitude de surprises.

L'infatigable asexué Couzu s'était télétransporté, lunettes de soleil sur le bout du nez, à la fête de la rosée et des biscuits de Reims. Et ma foi, cet ustensile y était une providence pour y bigler les postères des Nanteuillates. La poltronnerie de Couzu lui octroyait une occasion de deviner la catégorie des bonnets pigeonnants des Nanteuillates. Un petit carnet y était scribouillé à toute hâte, afin que personne ne puisse s'interroger sur sa passion dévorante. La miss Elnett de la conservation des monuments historiques des jardins remarquables, Mme Mimex, avait pris soin de brosser énergétiquement sa langue, non au détergent, mais à l'aide d'un dentifrice mentholé. Non pour en avoir une haleine de nourrisson toute rosée comme un biscuit de Reims, mais éjaculée des dépôts douteux entravants une conversation opulente et désinvolte. Bien entendu, la souffleuse de dix amants, Melle Hennereste faisait l'unanimité corporelle auprès des œillades de la gente masculine. Et l'impérieux ambassadeur Peucheron de se faire complimenter des nouvelles chaussures de luxe en cuir, ramenée des Îles Marquises auprès des invitées.

Les talochades de la langue de l'ambassadeur Peucheron résonnait comme une enclume, et ce surmenage lingual l'obligeait à une visite régulière des coupes de champagne rosée. Entre les railleries des Couzu, les fous rire de Mme Mimex, et les plaisanteries tirebouchonnées de Peucheron, le jardin remarquable de la Presle finalement, portait bien son nom. Melle Aldeberge observait d'un air inquisiteur, l'ambassadeur Peucheron engouffrer les quatre toasts de rillettes à la suite, dans sa béante bouche à paroles. Mme Mimex, sous le chapiteau des amuses-gueules, bringuebalait sa tête en guise d'appréciation au détour d'une conversation. Au diable les kilos superflus, le prochain magazine pour Mincir avant l'été paraîtrait bientôt en kiosque, avec son lot de nouveautés. Mme Mimex était une très haute spécialiste des régimes minceurs. Même les collègues en profitaient et vivaient au rythme amaigrissant de Mme Mimex. La pause café se transformait de carré de sucre blanc à sucrettes. Et tous le personnel de l'administration avait obligation de participer à l'objectif minceur de Mme Mimex. De toute façon, mieux valait être torturé par les sucrettes que la persistance verbale de Mme Mimex.

Cinq heures annonçait la retraite vers chez soi. Les embrassades et congratulations de remerciements avaient perduré, mais c'était normal dans l'administration. Et Peucheron de fourmiller d'éloges à l'encontre des habitants de Nanteuil-la-Forêt. Et ceux-ci, de le féliciter des chaussures rapportées des Îles Marquises

  • C'est un texte amusant et surprenant quand on connaît Nanteuil, anciennement "la fosse" et les jardins de la Presle. Bravo

    · Il y a environ 7 ans ·
    Mouftard compress%c3%a9

    Francis Fried

    • La Fosse? Pourquoi? Bref, j'ai choisi cette ville au hasard!
      Merci du passage et des infos.

      · Il y a environ 7 ans ·
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      Philippe Larue

    • C'est un sympathique petit village entre Reims et epernay. Les habitants ont changé le nom de Nanteuil la fosse en Nanteuil la forêt ce qui est plus joli. Le village est en limite d'une grande forêt et d'un étang.

      · Il y a environ 7 ans ·
      Mouftard compress%c3%a9

      Francis Fried

    • Merci beaucoup pour l'info. J'espère que la pub sera profitable

      · Il y a environ 7 ans ·
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      Philippe Larue

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