Dans le ventre de la Montagne

antoine19

Tony Boy donne le bout de sa langue au bec de bois âcre, s’enroule la mélopée, caresse les branches ployées, s’éloignent les murs de la ville, ses lèvres se contractent.

Tony Boy fait de grandes enjambées fières, il sent le vent de la nuit sur la peau de ses cuisses, il marche en tête du cortège grouillant, il marche dans l’eau du Weser.

Tony Boy a fait de mauvais rêves, il a vu des rivières laiteuses virer au noir et au gris, il a vu des torrents de lave et de larmes, dans les sinuosités de miel, dans les soubresauts de sa peau, dans le rythme cassé de son cœur.

Tony Boy est dans le son de sa flûte de peau, de ses interrogations, il pleure les petits corps ternes et pourrissant.

Tony Boy sent se vider son corps, le torrent laiteux de son rêve déborde par la fenêtre, il reviendra emporter tous les garçons dans le ventre de la montagne.

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