Dans les entrailles des Combrailles
davidof
CHAPITRE 1 : La famille Kerviac voyage sur l’A71 appelé par Jules Kerviac, le père, A666, en mémoire d’un évènement sinistre ayant touché sa famille sur cette autoroute dix ans auparavant. Ils s’arrêtent sur l’aire des Volcans d’Auvergne, précisément là où a eu lieu ce drame.
Ils déjeunent au resto route.
Après le déjeuner, la femme Janis disparaît après être parti aux toilettes. Jules reçoit un texto de sa femme disant : « je suis prisonnière dans un souterrain… HELP»
CHAPITRE 2 : Ne pouvant pas faire appel à la police, étant normalement assigné à résidence à Paris du fait d’un procès, Jules passe la nuit à l’hôtel des volcans d’auvergne et décide d’explorer seul le pays alentours bien décidé à retrouver sa femme au plus vite. Il entre alors dans le pays des Combrailles qui est brumeux ce matin-là. Il rencontre en chemin une jeune fille qui doit avoir 15 ans équipée de matériel de spéléologie. C’est une fille Manouche du pays qui accepte de l’aider à chercher des failles, où pourrait être retenue sa femme. Elle l’accueille dans sa famille manouche, elle habite chez sa grand-mère. La grand–mère prédit l’avenir au père.
Chapitre 3 :
Jules se renseigne dans les villages alentours sur les légendes, histoires du pays sur les sous-terrains
chapitre 4 :
il va à Riom et découvre l'existence d'abbayes qui auraient conservé des tunnels secrets.
Chapitre 5 :
Ils vont avec la fille manouche sur un lac. Et comprennent que l'entrée d'une rivière souterraine se trouve au fond de ce lac.
Chapitre 6 :
ils plongent et descendent dans la rivière souterraine qui doit les mener après 20 km vers l'endroit de l'aire d'autoroute où se femme serait prisonnière.
Chapitre 7 : pendant le trajet plein de péripétie, on apprend que la fille manouche connait ces passage pour y avoir été petite : elle s'est perdu là à cinq ans et s'est fait recueillir par la famille manouche.
Il s'agit en fait de la propre fille de Jules et Janis.
Chapitre 8 : alors la fille veut retrouver sa mère vivante et avoue que Django est son frère adoptif
Chapitre 9 : confrontation entre la fille, Jules, Django pour sauver la mère. Ils découvrent la plantation de cannabis dans les grottres souterraines qui servait pour la fabrication du hachich qui était vendu sur l'aire d'autoroute au camionneurs.
Chapitre 10 : épilogue : en remontant par un souterrain secret, il découvre le trésor caché d'une abbaye perdue équivalent au montant de la perte de Jules qu'il doit rembourser. Le cannabis trouvé sert à usage thérapeutique dans un terme de la région.
La famille Kerviac est de nouveau réunit.
CHAPITRE1 :
Ce jour d’été était prometteur.
L’air chaud et sec de cette belle journée de juillet était rafraîchi par une légère brise.
Pour faire plaisir à sa femme assise à ses côtés, qui se délectait de la vitesse et du vent sur son visage, le conducteur accéléra et la BMW bleue décapotable atteignit bientôt 200 km/h.
« - Papa, tu vas trop vite ! fit entendre d’un coup le petit garçon de cinq ans assis derrière attaché sur la place du milieu. Tu sais bien que sur l’autoroute, c’est limité à 130 par beau temps et 110 par temps de pluie! » récita-t-il en souvenir des règles de conduite qu’il avait lues auparavant sur sa tablette numérique.
Car Tao était fort avancé pour son age et était plongé depuis le départ dans un didacticiel sur le mode de reproduction des fourmis rouge en Amérique du sud dans son encyclopédie virtuelle.
« - D’accord, Chéri - fit son père en ralentissant.
-Tu as faim mon chéri? demanda sa mère en se retournant. Attends encore un peu, on va bientôt s’arrêter.
- Mais il y une aire dans 2 km., l’aire des Volcans d’Auvergne dit Tao,qui avait consulté son GPS sur sa tablette.
-Tu peux attendre encore un peu? Fit Janis en regardant son mari l’air inquiet.
-Non! J’ai faim et envie de pipi… Vite!
Jules soupira et soudain une vague de mélancolie le submergea. Toute l’absurdité de son existence en lui refit surface.
Depuis cet événement, survenu il y dix ans, sur cette aire d’autoroute, l’aire des volcans d’Auvergne précisément, sa vie, leur vie à tous les deux avait basculé.
Depuis ils ne voulaient plus revoir les lieux qui avaient été le cadre de la tragédie de leur existence.
Dans la mesure du possible, ils évitaient d’y repasser. Mais aujourd’hui semblait être un tour que le destin leur jouait.
Au départ de Paris ce matin, ils apprirent que l’autoroute A6 qui les aurait mené directement dans le Lubéron, dans la villa de leurs amis qui les y avaient invité pour la semaine, était fermé par mesures exceptionnelles après un renversement sur la chaussée d’une cargaison de lémuriens que transportait le camion d’une exposition sur Madagascar, ayant eu lieu au Jardin des Plantes et qui repartait à Orly. La circulation ayant été empêchée pendant plusieurs heures pour retrouver les animaux en voie de disparition qui s’étaient échappés sur les trois voies de l’autoroute, Jules et Janis avaient décidé de prendre l’A71.
« - Papa, on est sur l’A71; pourquoi tu dis que c’est l’A666?
- parce que sur cette autoroute, il s’est passé quelque chose de très triste pour Maman et Papa et on dit que 666 est le nombre du Diable, qui créé les mauvaises choses de la vie…
Janis se retourna :
« - Ne t’inquiète pas avec ça, ce sont des bêtises pour nous les adultes… tu as envie de faire pipi et tu as faim, nous allons nous arrêter à cette aire-là. »
Janis avait un visage d’ange, ce que pensait toujours son mari. Elle était toujours tendre avec Tao leur fils, qu’ils avaient adopté il y a quatre ans lors d’un séjour de trois mois en Thaïlande où ils avaient découvert et aimé tout de suite profondément ce pays et ce petit enfant resté orphelin après le tsunami de 2004.
Il se souvînt de ce voyage qui avait changé la vie de sa femme. Elle avait trouvé un enfant et un métier. Elle découvrit là-bas la médecine naturelle et se forma pour devenir naturopathe et prôner la suppression de la douleur par les plantes, incluant le cannabis, concept qu’elle avait commencé à pratiquer sur elle-même d’ailleurs depuis les heures angoissantes du procès de son mari.
Jules Kerviac, fils de pêcheur breton, n’avait pas suivi la voie de son père, qui l’avait exhorté à changer de métier, disant que la mer était dangereuse et ne nourrissait plus son homme. Jules avait alors entamé des études d’économie et porté par son ambition, il parvînt à intégrer une grande banque comme courtier.
N’étant pas issu du sérail des grandes écoles de commerce, il se sentait inférieur et obligé de prouver ses compétences par des actions d’éclats à la Bourse.
Cependant, pris dans un engrenage, devant sans cesse faire de plus grosses transactions pour effacer les pertes d’un jour, il dut détourner les contrôles et un jour il fut découvert ayant fait des mauvais placements avec une perte de plus de cinq milliard d’euros.
La banque le licencia immédiatement et lui fit un procès qui le condamna à trois ans de prison et le remboursement de la somme perdue.
Le procès était porté en cour de cassation et il était censé rester à la disposition de la police à Paris.
Mais il avait décidé de partir une semaine de vacances pour se reposer avec sa femme et son fils pour préparer son pourvoi en cassation.
Après tout, c’était peut-être le moment d’affronter la vérité et les souvenirs ensorcelants…
Jules prit la sortie de l’aire des Volcans d’Auvergne.
En cette journée de départ en vacances, l’aire fourmillait de vacanciers en partance, de camionneurs, de familles, d’enfants, de chiens, …
Après s’être garés, Jules et Janis décidèrent d’aller déjeuner au Restauroute-Grill.
En arrivant à l’entrée, ils virent la devanture disant: « Bienvenue au Grill d’Enfer! »
« - Brrr, fit Jules, encore une histoire qui fait froid dans le dos, hein Tao!
- Brrr, reprit le fils en tremblant et en rigolant.
Dans la cohue, ils réussirent à intégrer la queue devant le buffet pour commander leur plat. Un panneau noir indiquait: « Plat du Jour: Palette à la Diable! Spécialité du chef! »
Tao dit à son père: « Regarde, Papa, encore le diable! ». Cette fois, Tao ne rigolait plus vraiment. Il frissonnait en pensant au Diable en train de cuisiner son plat du jour. C’est à ce moment qu’ils aperçurent derrière le buffet la porte entrouverte qui donnait sur les cuisines et un homme grand et gros, obèse, habillé d’un tablier rouge sang rayé de brun qui s’activait avec un grand couteau de boucher frénétiquement sur un morceau de porc. Une grande flamme jaillit derrière lui. Il leva les yeux et croisa leur regard. Il sourit d’un air mystérieux avec un regard comme fou. Il partit dans un grand rire féroce et alla fermer la porte. Sûr que cette fois, Tao fût effrayé et se blottit contre son père. Ils avaient cru voir le Diable en personne dans les cuisines de l’Enfer.
Jules prit le plat du jour, pour conjurer le sort: cela faisait beaucoup de « diable » en effet pour cette journée.
A la caisse, les clients passaient payer et plusieurs hommes disaient quelque chose à l’oreille de la caissière, qui leur remettait une madeleine emballée dans une plastique. Observant ce manège, il pensa que ce devait être un cadeau de la maison, peut-être une offre promotionnelle.
Il envoya Tao à la caisse pour écouter discrètement de que disaient les hommes à la caissière.
Tao revînt quelques instants plus tard et lui dit: « les hommes disent: « il faut que je relise Proust ».
C’était assez incongru de voir des camionneurs sur une aire d’autoroute dire en commandant leur repas cette phrase. D’autant que Jules observa que tout le monde recevait cette madeleine.
Tao, passé devant la caisse reçut sa madeleine de la caissière. Jules, à son tour, se pencha vers la caissière et lui dit doucement : « il faut que je relise PROUST ». Celle-ci le regarda en souriant, attrapa quelque chose sous son comptoir et lui tendit la fameuse madeleine en sachet.
Janis depuis l’entrée dans le restaurant, n’avait rien dit. Elle sentait un malaise poindre en elle. Elle savait que son mari ne montrait rien pour donner le change face à Tao.
Elle repéra une table qui venait de se libérer et installa sa petite famille. N’ayant pas du tout faim, elle n’avait rien commandé, et c’est ainsi qu’elle demanda, une fois leur repas fini : « - Jules, tu peux me donner ta madeleine, que j’avale au moins ça ? Je vais aller aux toilettes, Merci ».
Elle se leva et Jules la regarda s’éloigner en mordant dans la madeleine. Au bout de la salle, il la vit s’arrêter brusquement, l’air contrarié, regarder vers les cuisines comme ils l’avaient fait eux-mêmes auparavant et repartir alors pour disparaître dans le couloir menant aux toilettes.
C’est la dernière fois où il verrait sa femme Janis aujourd’hui.
Janis s’éloigna de la table en croquant dans la madeleine de son mari. Arrivée au bout de la salle, elle sentit quelque chose de dur sous ses dents. Elle s’arrêta net, désagréablement surprise, et aperçut au cœur du gâteau à moitié entamé un gros bout de couleur noir et très dur. Curieuse elle approcha l’objet et le sentit. Elle reconnut tout de suite ce que c’était. « non, comment est-ce possi… ? ». Inconsciemment, elle sentit un regard sur elle à ce moment-là. Tournant la tête, elle aperçut dans les cuisines le grand et gros homme avec son tablier rouge sang, qui la fixait d’un air menaçant.
Elle détourna les yeux après quelques secondes interminables, où on sentait la détermination dans le regard de l’homme et de l’incompréhension dans celui de Janis.
Elle poursuivit son chemin vers le couloir central au bout duquel elle pourrait trouver les toilettes.
Elle repensa en chemin à ce qu’elle avait trouvé dans la madeleine. Comment « diable » une telle chose pouvait s’être retrouvé à cet endroit ? D’autant que le gâteau était emballé et donné par la caissière, et que Tao avait fini sa madeleine sans problème ni rien n’y trouver.
Alors elle se souvînt du manège observé par son mari et la phrase « mystère »… serait-ce une phrase-code permettant de reconnaître les éventuels acquéreurs ? Y aurait-il un trafic organisé au sein de la cafétéria ?
Alors qu’elle était arrivée aux toilettes et se rafraîchissait, elle repensa brusquement au drame survenu dix ans auparavant sur cette même aire d’autoroute que l’on n’avait jamais compris, serait-ce lié ?
Malgré son instinct lui disant de ne pas s’occuper de cela, elle se sentit pousser par la curiosité et que les deux affaires, si elles étaient liées devait se résoudre ensemble ; elle ne put s’empêcher de décider de fouiner dans les cuisines de ce restaurant pour en apprendre plus. Après tout, elle savait que Jules voulait faire une petite sieste au soleil à côté de la voiture et qu’elle les rejoindrait là-bas.
Elle sortit plein d’allant dans le couloir et repéra l’entrée de la cuisine du restaurant.
Elle attendit un peu pour repérer les allers et venues du personnel et décida au moment opportun de se faufiler dans la pièce.
Et ce qu'elle découvrit par la porte entrouverte la stupéfia : des cartons entiers de madeleine stockés dans un coin et certains avec une croix sur le côté. Cela semblait corroborer son hypothèse.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle pensait avoir sous les yeux un trafic de … résine de cannabis. C'est ce qu'elle avait reconnu dans son gâteau. Des milliers de sachets étaient prêt à être écoulés, certains avec des madeleines ordinaires pour les enfants et d'autres avec à l'intérieur un morceau de haschich.
Elle en savait déjà beaucoup et fit demi-tour pour ressortir de la cuisine.
Est-ce que ce trafic avait un quelconque rapport avec la disparition de sa fille il y a dix ans sur cette même aire d'autoroute ?
Oui, sa chère fille de cinq ans qui avait disparu dix ans auparavant alors qu'ils déjeunaient dans le parc et qu'ils s'était assoupis dans l'herbe...
La police avait cherché pendant plusieurs jours mais sans résultat. Toutes les hypothèses avaient été étudiées en vain ; un enlèvement avait été privilégié, comme les autres ayant eu lieu dans la même région un peu auparavant. Mais rien n'avait été prouvé, et les parents inconsolables avaient continué à vivre avec ce trou béant au fond d'eux, sans réponse.
Ah ! Quelque chose lui disait que ces deux affaires étaient liées, qu'elle devait continuer à chercher. Elle ressortit de la pièce quand elle se trouva nez-à-nez avec le gros cuisiner qui allait y rentrer.
« -he ma petite dame ! On sort de ma cuisine ? Dîtes-donc, vous ne vous génez pas ! Qu'est-ce que tu farfouilles dans mes affaires ? «fit-il, agressif.
Ecoutez.. Mon mari...
-toi tu viens par là – dit-il en la repoussant à l'intérieur de la cuisine. J'ai vu que tu as trouvé quelque chose dans ton dessert et que tu ne t'y attendait pas...
-je sais... de la résine de cannabis planquée dans une madeleine... ingénieux... et j'ai vu vos stocks... impressionnant... » fit la jeune anglaise...
Tu es maline, petite, mais tu as fourré ton nez dans nos petites affaires et ça ne m'arrange pas.
'hachich cake' répéta-t-elle avec son accent anglais, pour elle-même.
Eh l'anglaise ! Je vais te dire qui je suis, suis Django, Django le Dingo, Django el Diablo, comme m'appelle mes amis, ...ah ah ah ! Et faut pas venir me chatouiller les poils, comme tu me fais. Je vais t'envoyer ad Patres, tu comprends le latin... ?
Qu'as-tu fait à ma fille, espèce d'enfoiré... » dit-elle en le tapant sur son torse mais il ne semblait rien sentir.
Ta fille ? Je ne vois pas de quoi tu parles... Allez, finis ! »
Il la ceintura facilement en la baillonnant avec la main puis l'attacha aux poignets et la ficella autours de son corps.
Jules se réveilla de sa sieste lentement, il s'était assoupi lourdement au soleil dans l'herbe après le repas avec Tao près de la voiture. Il se demanda combien de temps il avait dormi, il semblait que cela faisait bien une heure et demi après avoir consulté sa montre. Tao se réveilla aussi, lui qui dormait contre lui.
Par contre aucune trace de Janis à leur côté. Un étrange pressentiment lui fit comprendre immédiatement qu'il y avait eu un problème. A ce moment précis, un signal sur son téléphone lui indiqua l'arrivée d'un SMS.
Il l'ouvrit et lu : «suis prisonni dans tunnel HELP »