Dans mes veines, j'ai perdu mon âme (soeur)

cat-tomate

Comme deux fous sous l'orage à danser dans les ondes électriques.
Si on avait pu en voler un peu dans un pot de vitre, l'ouvrir en comptant les secondes pour y enfermer la prochaine plaie à déchirer le ciel. Pis passer l'été à se fabriquer comme ça des roues de secours pour les passages à vide de l'osmose romantique. Des doses d'adrénaline programmée en format charitable.
C'est drôle, on pensait déjà à guérir au lieu de prévenir.
Si j'avais pu te prendre dans mes bras une fois sous l'orage pis se laisser bouffer par l'achalandage aquatique vomie du ciel. Des tonnes d'ondes magnétiques auraient cloué deux bons fous sur la place publique du marché aux rochers.

                                         Y'avait pas gros d'arbres, dans ce coin-là.
               On aurait peut-être dû s'en aller, c'est jamais bon signe.

C'est dommage parce que les orages ne se passent pas sur commande. Y'auraient pu faire ben de la piastre avec nous, eux-autres en haut. Les DJ du ciel et des idéaux. 

                   Y'a plu, y'a fait de l'orage, y'a fait beau, y'a toute faite.
                                           Toute faite pis toute avalé de l'intérieur
                                                           comme le trou noir des peurs. 

Si on avait pu s'entendre communiquer par nos veines frettes. Deux ou trois trucs auraient calmé nos envies de courir loin dans le sens du monde en expansion infinie.

J'aurais pu te demander de construire un patio pour moi. Peut-être que ça aurait révolutionné les fixes d'orages pour se booster le cœur par coup de glucose répétitif. 
C'est pas la matière qui est venue à manquer, c'est les liens qui ont jamais pu pousser dans le sens du monde.
Comme deux fous qui voulaient s'aimer sans avoir à le faire. C'est ça qu'on était. Deux fous qui marchaient dos à dos pour garder l'autorité sur leur vrai visage.
On aurait pu se faire l'amour transcendantal si nos yeux véritables s'étaient rencontrés.

Maintenant il reste plus rien des deux éclatés danseurs de l'orage. Il reste plus que la cendre des feux éteints pis la spectatrice lointaine et effacée de son propre bûcher. Au moins il y a la Lune qui materne cette tombe. La cendre deviendra poussière noire et terreau qui redonnera la vie. Tout est un cycle, tout est transitoire. L'Amour éclaté n'est jamais vraiment loin de sa complétion. 
On me dit que deux fous doivent apprendre à aimer.
On me dit que la peur crée les chaînes de l'esprit.
Je sais que mes chaînes ont détruit les danseurs. Je sais que d'observer avec peine les restes d'un Amour est un refus de la transition de vivre.

Mais la spectatrice se rapproche de l'eau. Elle anticipe son entrée à la mer, son bain de minuit béni du firmament. Elle amène quelques étoiles avec elle, 
et entame sa promesse vers une rive
nouvelle.


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