Danser à en perdre la raison

Claire Arbogast

Danser, danser, danser, en perdre la raison
C'est un jeu de masques, vilain jeu de façons
Bulles dorées et d'autres breuvages mêlés
Nait et grandit en moi ce si divin effet

Toi, l'inconnue aux si multiples visages
Au nom vite oublié, l'histoire sans pages
Je souris en portant du bout de mes lèvres
Ton désir brûlant de cette vaine fièvre

C'est un bonheur fugace, un temps si futile
Car si je me complais dans cette fausse idylle
Soyons francs, tu n'es ni le rêve, ni l'espoir
Ni l'amour de ma vie, ni la belle illusoire

Et si je t'ai dupé, c'est par orgueil sans doute
Tu ne seras jamais qu'un rocher sur ma route
Si je m'y pose un temps, que je m'y assoupis
Ma course reprendra après ce court répit

Ma nature n'est pas à aimer pour si peu
Pourtant, loin de ces babillages sirupeux
Je me mets à rêver d'un joyau ignoré
Un regard et des bras qui seraient mon foyer

La confiance éperdue, sans un cri, sans un mot
L'innocence nue, sans malice, sans égo
Le plus divin effet, sans atours, sans boisson
En attendant je danse et je perds la raison.


Claire Arbogast

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