de la naissance jusqu'au linceul

compteclos

Le vent souffle et s'abrite sous les collines,

Pendant que, peu à peu, je me perds dans mes racines,

La pluie s'attarde sur mes joues et roule en perles salées,

Comme des marées qui ne se seraient jamais écumées,

 

Les éléments se lient à mon sort et combattent à mes côtés,

Puisque depuis 20 ans, je n'ai cessé de vouloir les protéger,

Je suis pour la Nature et vomit vos pots d'échappements, 

Je suis pour les ratures et maudit votre perfection qui se ment,

 

Ici et là traînent les cadavres des Hommes que vous tuez sans pitié,

Ici bas règne le sarcasme de vos paumes si bien aiguisées,

Vos corps sont mous et flasques quand vous voulez accorder vos mouvements,

Ils se désintègrent et causent toutes sortes de désagréments,

 

Philanthrope et misanthrope dans le même corps, voilà ce que je suis,

J'ai tant besoin de vous mais je vous renie, car vous abolissez mes interdits,

Impétueuse aux yeux des lois, disgracieuse à l'oreille de tous,

Et dire qu'avant, je frissonnais à vos moindres secousses,

 

Aujourd'hui je n'ai que faire de vos mots qui m'exaspèrent,

Alors, je sors de la ronde et quitte mes pairs,

Puisque de tout façon, l'existence s'accomplit seul,

De la naissance jusqu'au linceul.

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