Décadence

Djamel Rouai

Bruit de pas,
En cadence,
Mauvaise odeur,
Emplit l'air,
En avant fonce,
Au trépas :
Rik Rak ! Rik Rak !
« Vite on se cache,
Et fuir la cravache »,
Tête levée roule dans la cour,
Tête baissée viendra son tour,
A chacun une croix,
Nul n'échappe de Troie,
On les voit,
Se multiplier ;
Génuflexion, horreur et perdition :
« Vite on se cache,
Et fuir la hache »,
On les voit,
Ériger un tribunal,
Et condamner l'art,
Par une loi tribale,
Seule issue vers l'éther,
J'envie le vol des pigeons,
 Vers les monts vers les airs,
On les voit,
Traîner leurs bottes souillées,
Aridité et contagion,
Terre, ciel et airs,
Leur uniforme éructe sang et trahison :
« Vite on se cache,
Et fuir les kalaches »,
Depuis quand le crime porte-il un uniforme
Et une loi ?
Est-il possible qu'un saltimbanque
Devient un jour roi ?
Où sont passés les Hommes ?
La terre les a engloutis,
Dans une sale guerre :
« Plutôt qu'on se cache,
Faut bien qu'on se fâche »,
Rik Rak ! Rik Rak !

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