Déception amoureuse

Aloysius Isidore Dambert D'eaucloret

La déception amoureuse est la seule qui ne soit jamais pardonnée.
L'amour est un séducteur qui vous caresse, vous charme, vous aveugle en faisant briller à vos yeux une promesse de bonheur, et qui tout à coup vous perce le cœur et laisse le poignard dans la blessure, pour que la rouille du souvenir l'envenime et vous fasse périr d'une mort lente. Oui quand l'amour est malheureux, il refroidit toutes les autres affections, on ne peut s'expliquer à soi-même ce qui se passe dans l'âme : tout ce que l'on avait gagné par le bonheur, on le perd par la peine.

Les nuages sont bas, tu n'es pas là, mais je ne perds pas patience dans ces moments de silence.
J'attends tes messages qui se perdent brumeux, plus de nouvelles de toi, à mes appels tu ne répondras pas.
Hier, tu étais avec moi, ce soir je te cherche mais je ne trouve que de merveilleux et anciens souvenirs.
Dans mes yeux la détresse, la souffrance et l'ivresse de ton absence trop longue au seuil de la nuit qui tombe.
Cette nuit, j'ai rêvé que la neige brûlait, que le feu fondait, j'ai rêvé à l'impossible, que tu pouvais m'aimer.
Une nuit sombre sans toi, un grand lit froid, une chambre vide, mes bras tendus sans toi, mes lèvres sèches sans toi.
Pour te parler il faut t'écrire, pour te voir il faut dormir, pour t'aimer il faut souffrir et oublier délire.
Le cœur déçu pour un amour entrevu, un trop court instant où j'ai été un aimant amant.
Ça recommence, tu hantes mes nuits, lointain souvenir, amour d'une vie sans avenir.
Le bonheur de t'avoir connu ne me fera jamais oublier le malheur de t'avoir perdu.
Alors juste quelques mots pour me soulager et cesser de boire le sel de mes larmes.
Et pour que renaisse à jamais la flamme qui nous consumera dans nos nombreuses passions communes.
Hélas combien de jours, combien de nuits à attendre que cette vie advienne soudain.
Attendras-tu que ma vie s'éteigne pour enfin répondre à nos envies, nos choses promises.
Ne me laisse pas me consumer d'impatience, abandonne cet atroce silence, j'ai besoin de tes sourires, de toi.
Je m'attache à cette lueur d'espoir qui me reste, je me me dis que peut être mon demain sera tien.
Si tu savais à quel point l'idée de ne plus te voir le matin, de ne plus entendre le son de ta voix, me laisse anéanti.
Et cette idée me fait plus mal encore que le mal qui pourrait m'emporter loin de toi.
J'ai payé mon tribut de pleurs et les mots que j'ai écrit pour toi sont toujours les meilleurs.
Tous nos rêves n'étaient-ils que des rêves, et les baisers d'hier sont-ils morts à jamais ?
Ces choses dites, attendues, le bonheur même vont-ils fuir mon âme éperdue comme un sourire inachevé ?
Mon petit cœur vif et léger n'était-il pas fait pour le tien, l'amour c'est un plaisir mais c'est aussi la vie.
Je ressentirais la vie comme une longue agonie après la mort de l'amour en moi puisque tu ne m'aimes pas ...


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