Déclinaisons de pensées merdiveilleuses.
realmppn
La mer.
Quand t'es dans le fond tu ne veux que remonter et une fois à la surface tu plonges pour voir ce qu'il y a là dessous. Elle est l'évasion qui peut te piéger par son imprevisibilité mais n'est ce pas ça qui te plaît? Ce torrent d'adrénaline quand la vague t'as heurté et te perd entre ses bras ballants, enfin tu lâches prise. Heureusement qu'en elle tu ne peux te laisser aller longtemps au risque de te noyer. Tu l'affrontes pour te faire tes propres leçons face à l'adversité inhabituelle dans ta vie plate. Quand elle t'invite dans sa funeste danse, sois malin, suis ses pas qui mènent vers une belle fin, sur une île, échoué tu parlera d'elle au passé. Puis quelle belle ordalie d'être assez béni pour avoir vaincu ses intempéries ! Même si seul sur ta plage personne ne le sait, tu peux te galvaniser de cette gloire passée.
L'amer.
Faut réussir à l'avaler pour une meilleure santé, autant physique que mentale car elle se décline en bouffes comme en vérités. C'est ce goût qu'on cultive et qui finit par plaire car dans la défaite se trouve souvent une bonne leçon. L'apprécier est un plaisir d'initié. Choisie et chérie pour ses qualités, qui se révèlent une fois le dégoût surpassé, se livre le sens extrême du masochisme, la fragilité du pas pédé. Il faut se faire du mal pour se relever et éviter de retomber. Soyons honnêtes, une salade d'endives te réussie mieux qu'un burger pourtant délicieux. Il existe dans mon tiers monde natal des breuvages infâmes dont l'apreté, de tout soigne. Faut gober sans y penser car le ressentiment, ce goût qui traîne sous ton palais, si tu le rumines va te ruiner. Une fois digérer tu te sentiras fier d'avoir fait une chose galère. C'est une victoire simple que tu peux revendiquer en te plaignant de sa dureté et en parler accentuera son ultime bienfait : son écho. L'aigreur c'est dans la tête puis l'estomac et sort de ta bouche comme une fierté. Combien de fois j'ai vu des anciens me dire qu'elle était une telle salope! Que leurs divorces les ont ruiné. Ces histoires, ils en sont fiers une fois surmontées. Je suis persuadé qu'ils ont pardonné, avalé, digéré et c'est ça qui est bon dans l'amère, l'après. Seul vestige de nos ancêtres guerriers qui exibaient leurs plaies comme des trophées. Si tu es belliqueux et sans guerre, comme toute notre génération, tu risques de cuisiner des plats blessants que tu ne voudras pas manger. C'est voilà con d'être autant matrixé jusqu'à vouloir posséder des mauvais moments. C'est elle qui te prend pour danser, acceptes et interdit toi de la provoquer parce-qu'il n'y a que le sort qui sait la calmer.
La mère.
Tu ne veux pas qu'elle voit que tant d'artifices l'ont remplacé mais défoncé tu lui as tout avoué. C'est dans ces moments là que t'arrives à lui parler sans te sentir saoulé par ses sermons qui sont autant d'uniques leçons mille fois assénées sur ce ton qui a le don de t'agacer. Quand tu fais le con tu te dis que ce sont tes meilleurs souvenirs d'elle car ils reviennent avec le plus de clarté. Ta mère est claire quand elle t'éclaire du haut de son passé même si en un éclair ta colère l'a lassé, tend lui la main c'est l'unique personne qui peut tout te pardonner. La danse avec elle est biaisée, elle n'est pas là pour s'amuser mais tu suis par respect. Le respect des anciens même plus cons que toi est indispensable parce qu'ils ont survécu jusque là où t'es jamais allé. Un jour ta mère crèvera, te laissant seul sur les pavés, trace ta route sans jamais oublier qu'elle te maternait pour que tu sois un homme à ce moment là. Sûr que tu vas pleurer mais ne regrette pas de ne pas lui avoir dit parce que dans le fond elle le savait.
La merde.
La merde du jeune c'est le manque de thunes, celle de l'adulte c'est d'en avoir, du moins de cet adulte de façade. Parce que sa maille qu'est ce qu'il en fait ? Des regrets et des saletés immatérielles pour l'homme, matérielles pour la terre. La jouissance éphémère est le leurre de l'accroc à lui même. Y céder c'est accepter les conséquences, la merde laisse des traces, inévitablement. Il ne fait que chier à bouffer autant et de ses excréments il n'est jamais content. Il les planque dans le fossé qui déborde de frustrations. Enfant gâté de la modernité, la vraie merde c'est ton éducation entre fiction et facilité tu veux croquer la vie à pleines dents. Si tu le fais bien tu seras aimé car de la merde le monde en a fait une passion. Enfin si tu décides de ne pas participer, réfugie toi dans une prison faite de lettres et de papiers où tu pourras t'essuier le fion, pourrir les gens, puis finalement damer le pion de toutes ces merdes que tu redoutes quand ils reflètent ta médiocrité. Ce qui cache la merde à défaut de la nettoyer c'est le recul, pour mieux y plonger en étant bien sûr que c'est la sienne. Celle des autres on la balaie d'un coup de pied bien allongé pour pas que ça éclabousse, sous couvert de pitié. C'est notre snobisme qui nous empêche de tous se baigner dedans pour un peu s'approcher d'un idéal d'égalité. La danse de merde sait se distinguer mais elle ne me fait pas rêver.
La merco.
Tu la veux rutilante et puissante pour que l'on sente que t'en a bavé pour te poser dedans. C'est l'outil pour transmettre l'idéal de ton être. Comme l'Amérique, peut être que tu ne l'auras jamais mais vis comme si tu y étais. Le véhicule n'est que le moyen d'une fin qui est déjà en toi. Cette fin où tout commence ne peut être dévoilée qu'au prix d'incommensurables efforts magnifiés par ton véhicule, précis et bref. Elle t'obsèdera à un point tel que les cent fois où tu auras changé de voiture le modèle restera le même. Voiture allemande. Mais la vie t'éloigne d'elle. Que faire d'un véhicule coûteux et peu utile? Un monospace ça passe pour la famille, une hybride c'est plus responsable, même une moto pour la mobilité. Égoïste! Tu ne jures que par ta sportive à deux places d'outre Rhin. Ta passion est ta prison et tu n'acceptes rien dedans, surtout pas la raison. Autour de toi le reste décroît, tes relations, tes ambitions, d'autres passions et le sentier se fait plus étroit. L'arpenter jusqu'au bout même à pied c'est à ça que se distingue les pilotes damnés. Tant pis si t'arrives dernier, marcher t'as révélé ce don de pouvoir t'imaginer ton véhicule allemand.
Bref, si la mer n'est pas claire, il va pleuvoir des perles, mais naturelles ou d'élevage: not to be en coloriage, bref, le monde est immonde qui s'émonde d'un marriage! ;0)
· Il y a environ 5 ans ·flodeau
Rien de telle qu'une météo apocalyptique pour s'unir à l'infini ;)
· Il y a environ 5 ans ·realmppn
nous nous unissons dans la fantasmagorie de ce monde et c'est déjà pas du mal! ;0)
· Il y a plus de 4 ans ·flodeau