Délicieuse

aile68

Remarquer toujours le même merle au beau milieu du jardin, le saluer du regard, j'aime bien son bec orange et sa forme gracile. Le prunier et le pommier ne sont plus en fleur, combien de fruits donneront-ils cette année? Les oiseaux s'inviteront au grand festin de la nature, celle-ci a parsemé le jardin de mille petites fleurs bleues et des tulipes telles des sentinelles se tiennent bien droites dans un coin de verdure. ô rossignols du soir qui chantez avec un tel lyrisme, vos chants sont tels des trilles vagabonds qui s'en vont de ci-de là, dans l'air bleuté du printemps. Le temps hésite entre la pluie et le soleil, il y a combien de temps que je n'ai pas couru sous l'orage tambourinant d'une fin de journée grise? Fagots des forêts, fagots des bois, bientôt le panier en osier remplira, le bois est bien rangé, fume le lait dans les bols. L'enfant a pleuré, son avion s'est coincé dans un arbre tout vert, le chat, ce vilain, l'a tout griffé!

Remarquer le merle avec son bec orange dans le jardin, toujours au même endroit, on se demande pourquoi, quel est son cri, quel est son chant? Heureux sans doute, j'ouvre les paris. Au pays des fleurs et des arbres fruitiers, l'équilibre est parfait. Les moineaux sautillent ça et là, volettent dans l'air doré du soleil qui décide de se montrer, enfin un peu de chaleur et de douceur perlée de pluie. Qu'il est doux le son cristallin de la pluie fine, plic, ploc, les enfants sentent le gravier humide sous leurs pieds légers, et dans leurs cheveux les fines gouttes se transforment en petits ruisseaux audacieux.

Merle et moineaux, ces créatures d'un au-delà sage ou malicieux s'invitent dans le jardin sauvageon d'une fin de journée délicieuse.

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