Délicieuse Apnée
Antistrophé
Délicieuse Apnée
Le printemps respire dans l'air qui embaume le renouveau, le faux ; l'espoir.
Il brille, il étincelle, je tombe, je noircis.
Ses couleurs vives attirent mon regard et font bouger ma carcasse ternie pleine de poussière de destructions accomplies.
Elle rampe, essoufflée, attrape la Mort de sa poigne squelettique et hurle de toute sa mâchoire décomposée.
-VA TE FAIRE FOUTRE !
Tout comme les fleurs je survis à l'hiver, je survis à toi, la Mort, je survis et je survivrai. J'ai inventé ta faux rien ne m'empêche de la détruire !
J'hurle ici à la délivrance, à la réverbération de l'existence sur du verre de montre brisée, à la course sans fin du stylo sur le papier, à ces mots qui arrachent, à ces mots qui broient,
À ces mots de sang et de noirceur
D'horreur et de regard blanc
Sens les racines se planter dans ton cœur et en pomper la vie ! Sens les ! Ces exécrables dards infestés de gangrène, infestés de mort…
Les douces camélia blanches germent et croissent sur mon cœur, les vois tu ?
LES VOIS TU ?!
Observes ! Comprends ! Recherches Recherches Recherches
Bordel, tu ne comprends pas, elles te parlent ; tu le vois ? Le lierre ? Il pousse et enserre nos jambes et s'arrête à nos hanches, immobilisés mais non mourants, dédaigneux et las mais vivants.
J'entends l'expiation mais ma cécité m'empêche dans voir la couleur.
Je ne vois que les mots de souffrance qui arrachent mes tympans solitaires.
Si tu savais combien je souffre
Là en bas dans le cœur du gouffre
Bourré de serpents et démons
Qui tous ensemble dévorent mon nom.
Ils arrachent les larmes de mon âme
Et les remplissent de longues sombres lames
Déchirant les artères de mon cœur
Sous une pluie de cris de douleur.
La lassitude et l'ennui se sont emparés de moi, l'arbre croit et ma vie s'en va dans ces racines noires, partout, je les sens, elles pompent, elles pompent, elles drainent le peu d'esprit qu'il me reste me traînant vers l'insanité. Vers le gouffre. Vers le néant.
Vers l'absence et l'abandon.
Vers le sang et les larmes à la con.
Entends ! Entends mon appel d 'outre-tombe !
Faucheuse ! Prend place dans cette nature désertique
qui converse avec ton corps squelettique qui rit, glacial, à la vue de sa montre rouillée.
Les fleurs perdent leurs couleurs. Le ciel se teinte d'impartialité malsaine.
Tout devient noir et blanc.
L'être s'efface et le crâne né.
C'est là que tout existe.
Je ne sais retenir mon souffle très longtemps... Pourtant ici, je me suis laisser aller à cette délicieuse apnée... Et ne m'y suis pas noyée. Un texte puissant.
· Il y a plus de 8 ans ·cat-a-strophes
Merci beaucoup, sincèrement ton commentaire me touche ...
· Il y a plus de 8 ans ·Antistrophé