Demain
kelen
Gare RER- 1 heure du mat'-
Mate toutes nos larmes sur l'asphalte
Retour de soirée, train de banlieue
J'traîne mon bout d'âme fatigué
Je gerbe mes kilos de kystes dans ces lieux
Pendant qu'on se toise et qu'on calte entre felés
Sur le quai de nos vertiges, y'a le macadam qui m'aspire et m'inspire
Jusqu'à rejoindre nos 30m2 de vide sidéral sans pouvoir fuir
En tête à tête avec les fêlures fébriles de nos enfances défigurées
Impact fatal dans nos rêves acidulés
J'griffone les quelques mots qui m'ont manqué.
On est là. Il est tard. Et on tourne en rond.
Dans nos cages de béton.
Puis on ouvre la fenêtre, et on voit leurs lumières
Celle de nos alter ego, celle de nos frères
Qui s'disent la même chose, qui étalent les mêmes syllabes
En avalant les mêmes verres, en gueulant la même rage
Mais on se croise pas.
Il fait nuit, et la nuit, on sort pas.
Demain, on verra si y'a moyen de se capter.
On sait jamais.
Tu crois qu'j'ai tort ?
Tu crois que j'devrai faire le premier pas?
Etre celle qui percutera ton corps?
Etre celle qui te tendra les bras ?
Mais moi, moi j'ai peur...
Mais toi, toi tu m'fais peur...
J'suis sûre que tu vas éclater mes cicatrices
J'suis sûre que tu vas cisailler ce que je tisse
Ou p't'être que tu vas faire pire
P'têtre que tu vas faire trembler mon empire
Ma forteresse , mon bunker,
c'que j'ai construit pour quand j'ai peur.
Ta faiblesse va m'renvoyer à mes blessures
Et ta détresse éclatera mon armure
Oui. On sera là,comme des cons perdus
Compagnons d'une nuit au début
Mais p't'être qu'on repeindra le toit de nos mondes
Jusqu'à ce que notre terre redevienne bleue et ronde
Jusqu'à revoir briller notre triptique
Que liberté -égalité -fraternité devienne éthique
Moi j'ai plein d'idées pour changer les choses
Avec les tiennes on les brisera si on ose
Moi j'prends le surligneur et j'mets en évidence
Tout c'qui m'choque, tout c'qui m'pousse à la défonce
J'veux repeindre en rouge les billets verts
Pour que quand on les touche
On garde sur nos mains le sang de nos frères
J'veux faire résonner dans les couloirs de l'Elysée
Les cris des enfants palestiniens sous les mortiers
J'veux envoyer nos ministres dans les puits de pétrole
Pour que les battements de la Terre les immole
J'veux troquer l'argent contre la solidarité
Pour que tous les actionnaires soient ruinés
J'veux que l'on crée des balles pleine d'amour
Pour que les militaires mitraillent nuit et jour
J'veux envoyer Sarkozy dans un centre de rétention
Pour qu'il sente humiliation et privation en prison
J'veux envoyer en soirée sm les violeurs
Pour qu'ils comprennent ce que c'est que la douleur
J'veux que l'orgasme soit décrété comme objectif de vie
Et que ca remplace l'envie d'posséder plus qu'autrui
J'veux du bonheur plein les poumons
J'veux du coeur plein les visages
J'veux qu'on retire la perf qui noircit mon sang comme le charbon
J'veux qu'on nécrose la haine dans nos messages
J'veux rencontrer des inconnus sur les quais de gare à 1 h du mat'
J'veux dire que j'ai vécu, la tête haute et en toute hâte
J'veux sentir ton poûl chaque jour, chaque nuit, 24h/24
J'veux te sentir t'indigner, te révolter et te battre
J'veux plus dormir. Je veux aimer.
J'veux qu'on me dise « t'inquiète pas, ca va aller »
J'veux plus pleurer. Je veux plus mourir.
J'veux encore et encore te voir sourire.
J'veux que là, quand je m'arrêterai de parler.
Tu sois là, prêt à enchaîner
J'veux que tu m'dises ta vie, ta folie
Je te veux là, contre moi, dans mon lit
J'veux que de ma prose germe les mots de demain
J'veux m'arrêter là pour te dire: Viens.
C'est mortel!!!
· Il y a environ 13 ans ·pas d'autre mots, j'adore ce genre de lecture qui se lit mélodie a la bouche.
je te conseille Paradigme sur welovewords, il me donne le même genre de sensation que ton texte, avec son écriture.
babylone-babylove