Dépression et renaissance

Jacques Lagrois

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Dépression

Alors que la pluie lavait le ciel, comme les larmes tes yeux

Les ténèbres faisaient leur miel de mes idées noires

Pendant que des voiles obscurs couvraient la mariée

et que nulle musique n'accompagnait le cataphalque

La détresse avait prise mon âme comme témoin

D'un désastre certain

Que nul n'arrêterait, fut ce avec des prières

Pendant que les traits de mes amis se tordaient dans mes angoisses

Je dormais... En chien de fusil, cherchant la détente

Je dormais...Le jour et la nuit, cherchant l'oubli

Je dormais...Pour ne pas réveiller la bête assoupie

Je dormais...Ou je ne dormais pas, laissant mon corps chercher la séparation d'avec ma douleur

Je regardais tes pleurs devant l'épave de nos bonheurs

Et je ne pensais déjà qu'a ma solitude, oublieux de nous

Ils venaient la nuit me regarder dormir

Ils venaient la nuit me regarder les voir, pétrifié et silencieux

Mes cris ont poussé les murs et les fantômes

Mais en ont approché d'autres plus blancs

Ma bouche s'est faite sèche

Et les pilules nombreuses

Ma lutte a duré, les saisons se sont succédées

Un jour le soleil m'a réchauffé, c'était comme une première fois

Les voiles opaques pendaient par morceaux

Et ton visage me parut radieux

On ne sort pas indemne d'un si long campagnonage avec cette petite mort

Mes choix sont plus surs, mon appétit moins grand

Notre canot quoique malmené résista

Aujourd'hui, amie tes yeux sont les plus beaux.

  • Le long compagnonnage avec cette petite mort... et l'apprentissage de sa taille d'humain, simplement, au coeur de la vie. Merci : ce texte est plus qu'un cadeau, un présent.

    · Il y a environ 13 ans ·
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    Gisèle Prevoteau

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