Déréliction

immarcescible

« En proie à un sentiment d'accablement et de déréliction. »


J'aimerai bien enterrer l'énigme perpétuelle qu'est la quête existentielle. 

Déjà que la quête d'identité n'est pas chose facile, celle de l'existence me semble impossible. 

Aujourd'hui, un ami proche m'a dit le plus sérieusement possible :  "Quand est-ce que tu pensera un peu au futur et à ton avenir au lieu de te perdre dans des banalités éphémères?"

La question a résonné dans ma tête. Mais bordel, lâchez moi un peu.  Dans ces moments là, on se revoit dix années en arrière avec un cartable sur le dos et les cheveux au dessus du crane en couette avec sa boîte à goûter dans la main droite.  

Qu'est-ce que tu aimes? Qu'est-ce que tu n'aimes pas? Qu'aime tu faire? Dans quoi veut tu passer le restant de ta putain de vie?

Dire que l'on a pas le choix serait une réponse totalement fataliste et inintéressante, dans le sens où la société fait de vous un petit pion est que cela est loin d'être une surprise.

Fini les couettes et le cartable. Ce que j'aime? Je n'en sais rien. Instinctivement je répondrai "voyager, le thé et l'odeur de la pluie". Ce que je n'aime pas? Les questions qui sont censé te cerner, trouver ta place, t'enfoncer contre ton gré dans une case prédéfinie aux milieu des autres.

Impossible de prouver sa singularité lorsque que l'on prend conscience que nous sommes tous pareil.

On est tous là, à suivre des études pour viser le métier de rêve, le compte en banque de rêve. 

J'y arrive pas. 

Tous ce qu'on pourra me dire ne fait que me conforter dans mon idée, nous ne sommes que de passage finalement.

Alors voilà pourquoi je préfère vivre dans mes "banalités éphémères" monsieur. Tout a une putain de date de péremption. Il y a des moments heureux certes, mais jamais de bonheur. 

Je ne parviens pas à passer ne serais-ce qu'une minute seule sans me rendre compte que tout ce qui nous entoure nous enferme. J'ai l'impression d'être le petit satellite qui n'arrive pas à suivre son orbite. Prisonnière du temps, de la vie qui m'anime. 



Janvier/2014



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