Derniers éclats de Cavanna

Jean Claude Blanc

Hommage au penseur, jouant la comédie, pour faire taire nos malheurs, merci François, tu expires, tu m'inspires...

                          Derniers éclats de Cavanna

Il pleut des larmes, fluide glacial

Rebelle François, c'est fait la malle

Hara-kiri, abstraite méthode

90 ans, toujours en vogue

 

Charlie-Hebdo, a fait son deuil

D'humour amer, remplit ses feuilles

C'est un railleur, qu'on enterre

Titre « mort aux cons », ça va lui plaire

 

Bal tragique, à la télé

Plus de moqueur à censurer

On jette des fleurs sur son tombeau

Jouer les héros, n'aimait pas trop

 

N'ai pas le goût de déconner

Dessinateur, tirer un trait

De là où il est, doit se marrer

Nous voir penchés, sur nos regrets

 

Barbe revêche, de gaulois

Mettait en scène, les hors la loi

Tout ce qui compte d'imbéciles

Mais à l'Etat, jamais servile

 

Gueule de rital, vilipendait

La République et ses valais

Même son sort, exorcisait

Mais ses fantômes, l'ont rattrapé

 

Ce soir, je reste sur le cul

Le Président, bien obligé

D'un bel hommage, s'est fendu

Ce triste sire, n'est pas gêné

 

Des niaises tirades, te régalais

Les fausses rumeurs du palais

T'en remplissais, ton écritoire

Pour surmonter ton désespoir

 

Le libertaire, part en vacances

Mais éternelle, son arrogance

On collectionne, ses albums

Du baume au cœur, ça nous donne

Adieu vieux frère, d'infortune

On ne brocarde pas pour des prunes

La société, nous tend la plume

Car tenace est notre amertume

Merci pour tout et sans rancune…à titre posthume, tu fais la une        JC Blanc février 2014

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