Des glaïeuls sur les tanks

Exilé au Rwanda 

désidéologisé

dans une gitanographie

en verbiage,

espèce de

kakistocratie cacophonique,

je te cherche

parmi

d'injustes représailles,

épizooties douloureuses

et

soumises aux injonctions

militaires,

myriades d'obédience 

qui déclenchent une

dépression sexuelle.

Dans cet

isomorphisme

sans garde-corps,

une boiterie donc,

ou blessure de guerre,

je progresse à tâtons 

sans direction

mais avec

quelques

stigmates de nous.

Dépravation 

de privation

aride et rude

de tes formes

oblongues,

obus largués 

dans mes steppes

opaques,

bonheur en suspont

au dessus

de ton image,

axiome du désir 

détruit par ton absence,

commanditée par

un scélérat en jupons,

Aphrodite en tartan

tue-l'amour

à la tête de troupes,

agresseur

de nos nuits

au milieu

de ce conflit

contre l'ennui.

Un jour cesseront

je te dis

les brouhahas

les tueries

et nous verrons refleurir

les glaïeuls sur les tanks

délestés de canons.

Comme dans un rêve 

du bout des lèvres

j'effleurerai les tiennes

dans un presque baiser

avant-goût prometteur

d'un encore à venir.               

                                                                               2024

Illustration: Apocalypse Now (photo)

Musique: Dossier (Apocalypse Now), Carmine Coppola 

https://youtu.be/hSNX1xCLzbo?si=EyAo8k0GourNE4Kf