Des petits et des gros bras.

Christophe Hulé

Face à l'adversité, ben on s'adverse, avec ses petits bras en forçant la voix.

Et que faire d'autre, s'avouer vaincu et pisser dans son froc ?

Les voyous ont ce talent de vous foutre les jetons, mais enfin, comme on dit, dans le doute je m'abstiens.

On se console bien vite en disant qu'on les plaint.

Jamais je n'aurais échangé nos enfances, chacun sa croix dit-on, mais certaines sont plus lourdes, infiniment plus lourdes.

Ils n'ont que cette arme pour crier leur détresse, et les bourgeois au cœur tendre de s'émouvoir, mais qui est à blâmer en fait ?

Autrefois, c'était plus simple, on triait les dominants, droit du sang oblige, et les bêtes de trait.

Aujourd'hui évidemment c'est plus compliqué, il faut faire avec les Droits de l'Homme, de l'enfant ou du cochon, et séparer les grains de qui dit vrai.

Sans une armée d'avocats, parmi les meilleurs, à la sauce USA, rien n'a changé mon frère.

Autant faire l'autruche et fermer les persiennes, le moins de tracas possible.

On a beau traverser les époques et parler de progrès, les sourds et muets, ou encore les aveugles, seront légion, comme à la Libération.

Face à l'adversité, mieux vaut éteindre les lumières et attendre que ça s'passe.

Sûr qu'une armée de héros autoproclamés essaieront de vous faire honte avec leurs bravades de pacotille.

Il est plus difficile d'aimer, de chérir, de protéger, que de tout détruire.

Oui, on ne peut que les plaindre.

Qu'il n'y ait pas de malentendu, la raison du plus fort, hélas, sera toujours la meilleure.

Les mères pleureront encore, à la sauce Vian, et les commémorations ou autres « devoirs de mémoire », continueront de pleuvoir, surtout à la veille des élections.

Qui dit vrai, qui dit faux, est-ce vraiment la question ?


« Ma mère a tant souffert

Qu'elle est dedans sa tombe

Et se moque des bombes

Et se moque des vers ».

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