DES PORTES
la-gardienne
DES PORTES
Des portes portuaires
Accueillantes dans leur mer
De mes timides affaires
De mes origines imaginaires
Des portes autoportées
Sans fenêtre, sans armure
Tas de pierres mais pas de mur
Seules mes artères avortées
Elles s’ouvrent, s’entrouvrent
Fixent les amarres, filtrent les étendards
Ne restent que les pauvres marcs
Au chevet d’invisibles citadelles
Qui se retiennent en buvards
Eblouis des jus, des jouvencelles
Des portes sans verrou
Pourtant pointées de clous
D’identités diverses et semblables
D’iniquités à la renverse, affables
Elles s’ouvrent, s’entrouvrent
Fixent les amarres, filtrent les étendards
Des portes qui m’emportent
Frivoles qui s’emportent
Se blottissant petites et fortes
Au creux de mon irascible aorte
Haletant, mon pied fait pas
Rit de tous ses éclats
Hésitant, mon souffle bat
S’immisce dans ses apparats
Elles s’ouvrent, s’entrouvrent
Fixent les amarres, filtrent les étendards
S’accrochant à leur rampe
Rampant sur le feu de leurs lampes
Derrière, les portes me révèlent
Me redressent, me relèvent
Grandeur de mes humeurs rances
Me déporte de porte en porte
Déglinguant mes idées mortes
Vainqueur de mes paris, de mes sens
Elles s’ouvrent, s’entrouvrent
Fixent les amarres, filtrent les étendards
© copyright France 2011 La Gardienne