DES PORTES

la-gardienne

DES PORTES

Des portes portuaires

Accueillantes dans leur mer

De mes timides affaires

De mes origines imaginaires

 

Des portes autoportées

Sans fenêtre, sans armure

Tas de pierres mais pas de mur

Seules mes artères avortées

 

        Elles s’ouvrent, s’entrouvrent

        Fixent les amarres, filtrent les étendards  

 

Ne restent que les pauvres marcs

Au chevet d’invisibles citadelles

Qui se retiennent en buvards

Eblouis des jus, des jouvencelles

 

Des portes sans verrou

Pourtant pointées de clous

D’identités diverses et semblables

D’iniquités à la renverse, affables

 

        Elles s’ouvrent, s’entrouvrent

        Fixent les amarres, filtrent les étendards  

 

Des portes qui m’emportent

Frivoles qui s’emportent

Se blottissant petites et fortes

Au creux de mon irascible aorte

 

Haletant, mon pied fait pas

Rit de tous ses éclats

Hésitant, mon souffle bat

S’immisce dans ses apparats


        Elles s’ouvrent, s’entrouvrent

        Fixent les amarres, filtrent les étendards  

 

S’accrochant à leur rampe

Rampant sur le feu de leurs lampes

Derrière, les portes me révèlent

Me redressent, me relèvent

 

Grandeur  de mes humeurs rances

Me déporte de porte en porte

Déglinguant mes idées mortes

Vainqueur de mes paris, de mes sens

 

        Elles s’ouvrent, s’entrouvrent

        Fixent les amarres, filtrent les étendards

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