Des potes et des bières
Möly
Dehors, on pouvait voir le ciel revêtir son côté obscur. Beaucoup de gens le faisait aussi et moi de même. Je venais de poser lourdement les courses sur la table, sans aucune envie de les ranger. Les sacs vomissaient des boîtes de conserves et des bouteilles de bière. Je me tenais, torse nu, sur mon balcon avec vue.
À défaut d'avoir la mer et le bruit des vagues, la montagne et le son des cloches au cou des vaches ; j'avais une vue pas trop dégueulasse. Elle s'appelait Nina. Enfin, j'en savais rien mais je lui avais attribué ce prénom. À force de l'observer et de la croiser « par hasard » dans la rue, je m'étais inventé sa vie, sa personne et elle s'appelait Nina. Elle était la voisine idéale, de celle, tête en l'air, qui laisse leurs rideaux ouverts tout le temps.
N'allez pas me ranger direct dans la case des pervers qui matent en se paluchant derrière la fenêtre, non, non, merci. J'avais de l'amour-propre et encore de l'espoir. Même s'il se vidait de plus en plus, comme le fond de mes placards.
Désespéré ? Oui, sûrement un peu. Dépressif, je n'irai pas jusque là. Peut-être, en fait. Comme des milliers d'autres gens, je portais un regard à la fois mélancolique et utopique sur ma vie, à la fois triste et plein d'envie. Je préférais oublier mon âge mais je prenais un plaisir dingue à arroser mon anniversaire comme il se devait.
Je me croyais toujours aussi jeune, l'esprit libre et fougueux mais j'étais devenu un type lambda dans sa petite vie banale. Putain, ça m'avait fait mal de m'en rendre compte. Je vivais seul dans un appart' pas dégueu, être célibataire me déprimait parfois, surtout les vendredis soirs quand personne voulait sortir et que je me retrouvais seul sur mon balcon avec une bière à la main à observer l'horizon. Des immeubles à perte de vue, cassant l'harmonie du ciel de leur silhouette brute, froide et moche. Il n'y avait que l'appartement d'en face qui pouvait rendre heureux.
Nina qui enlevait son débardeur et son pantalon de sport et qui filait sous la douche. Malheureusement, je n'y avais pas accès. Et je ne cherchais pas par tous les moyens à y accéder, croyez-moi. J'étais toujours discret et je me collais pas sur le balcon dès qu'elle apparaissait dans son salon. Bon, ça devenait de plus en plus récurrent, je mentirai en disant le contraire. Disons que je faisais en sorte de laisser le hasard faire les choses mais que parfois, en me rappelant à quelle heure elle rentrait du travail, je trouvais le moyen de fumer une clope dehors.
Bref. S'étaler là-dessus était inutile, j'étais pas amoureux de cette nana comme un vieux taré qui aurait eu un coup de foudre pour une inconnue. Elle était juste canon et voir une nana canon se balader en sous-vêtements, ça faisait du bien. Et j'y avais pris goût.
Bien sûr, il m'arrivait de rentrer accompagné chez moi certains soirs, après une sortie avec des potes. Ou bien quand je tentais des rendez-vous fixés sur une appli de rencontres. C'était parfois agréable et sympa, parfois nul à chier et lassant. Mais je recommençais parce qu'il valait mieux ça qu'être seul comme un con à cinq heures du mat en rentrant de boîte.
Mes potes, je les avais depuis des années, on était quatre copains de longue date et on traînait plus ou moins dans le même cercle d'ami.e.s. On se suivait depuis tout ce temps, on se connaissait mieux que personne. On avait eu de grands rêves de voyage, des objectifs de carrière exubérants, des désirs fous pour une personne qu'on pensait être l'âme sœur. Et puis on avait eu le droit à notre lot de casseroles, d'échecs et de claques dans la gueule.
Sur les quatre, un avait fini par boucler un master et trouver un boulot... Qui n'avait rien à voir avec ses études et qu'il trouvait chiant. Moi, j'avais pris un billet pour l'Asie sur un coup de tête en pensant me redécouvrir sur la route et comprendre le sens de ma vie...J'étais rentré en France au bout de quatre mois, fauché comme les blés. Et les deux autres, ça, c'était à la fois le plus incroyable et le plus horrible. Les deux autres étaient tombés raide dingue de la même fille. Quand je disais raide dingue, c'était du sentiment de malade, sûrement exacerbé par cette compétition malsaine et cette envie d'être mieux que l'autre. Ils se sont pris la tête, ils ont tenté chacun leur tour de conquérir la belle en question...en vain. Quelques mois après, elle faisait d'ailleurs son coming-out.
Ce n'était que les exemples les plus marquants de notre passé commun. Il y avait eu les joies et les chagrins plus classiques aussi. Un tas de souvenirs inoubliables...
Je m'emparai d'un pack de bière et le déposai sur la table du salon, je versai ensuite quelques pistaches dans un bol et un fond de chips et de sauce salsa dans un autre. Quoi rêver de mieux comme repas du soir ? Je décapsulai une bière et portai le goulot à ma bouche, je bus presque la moitié pour étancher ma soif et essuyai du revers de la main pour enlever la mousse collée à mes lèvres.
Il faisait plutôt chaud, l'été quoi. La saison préférée d'une bonne majorité de gens, je pense. Et j'en faisais parti. Qu'est-ce que c'était bon de porter seulement un t-shirt, un short et des tongs. Tout devenait mieux, en fait. La vie devenait mieux. L'été on se croyait invincible et prêt à tout, on avait des envies démesurées et on voulait juste vivre à fond. J'étais de ceux-là.
Je finis ma bière et allumai l'ordinateur et les enceintes pour mettre une ambiance cool et détendue, quand bien même j'étais seul comme un con chez moi. La chaleur était bien trop pesante. Après tout, j'avais pas prévu de bouger d'ici, j'étais peinard dans mon salon, et puis j'avais assez vu Nina le faire sans aucun complexe...alors merde : J'enlevai mon short et me retrouvai en caleçon. Étonnamment, je me sentis extrêmement bien. Cétait fou ce qu'on se sentait bien sans ces couches de tissu, même infime. J'hésitai un instant avant de faire tomber le caleçon mais je me dis que la décence était quand même que je le garde. La vitre étant grande ouverte, j'étais pas sûr que tout le voisinage aurait apprécié le spectacle.
Pourquoi j'étais tout seul ce soir, avec des packs de bière, en calebar à ressasser le passé ? C'était très simple. Mais quand je me l'expliquai à moi-même, ça prenait des chemins biscornus, des raccourcis douteux et puis je me perdais complètement dans les recoins et sur les routes sinueuses de mes pensées.
Ce soir, outre le fait qu'on célébrait mes six mois de chômage depuis mon départ choisi et assumé de là où je bossais ; accessoirement c'était aussi mon anniversaire. Bon, j'étais pas du genre à fixer dessus et faire de cette date un moment symbolique dédié à ma personne et durant lequel tous mes proches devaient me faire plaisir.
Mais ma copine, enfin mon ex-copine avait décidé d'arrêter notre relation deux jours plus tôt. C'était tout frais, tout nouveau, ça avait duré trois mois tout au plus. Mais quand même, ça faisait mal à l'égo bordel. Je n'étais pas amoureux d'elle, et c'était réciproque. On avait passé de bons moments, on s'appréciait mais de toute évidence ça n'allait pas durer. Je le savais un peu mais j'étais jamais celui qui prendrait la décision de quitter l'autre. Elle l'avait donc prise et on s'était quitté en bons termes, ce qui signifiait qu'on ne se détestait pas mais qu'on ne se recontacterait jamais. La routine post rupture en somme.
Voilà où j'en étais. Ce soir, ouais, j'avais envie de m'éclater et de revivre la soirée d'anniversaire de mes 19 ans, par exemple. Mes potes, eux, n'avaient pas du tout eu la même ambition pour ce soir. C'était vendredi et diverses excuses allaient avec : la fatigue de la semaine, ma meuf qui est enceinte est au bout de sa vie, je suis sorti le week-end dernier, je fais calme ce soir. «Mais demain soir, on trinque à tes 33 ans, t'inquiète pas. Ça se fête d'atteindre l'âge de Jésus Christ ! » Ha. Ha. Ha. « On se fait un bon resto, on t'invite ». Ok, cool. Merci, c'est sympa. Mais en fait, j'en ai rien à carrer de Jésus et de me faire un bon resto. Ce que j'ai envie de me faire, c'est une meuf canon rencontrée en bar de nuit et me déglinguer la tronche avec mes potes d'enfance.
Ouais c'était cru et ça choquait sûrement les plus de trente ans mais, moi, là, tout de suite, c'était ce qui me faisait kiffer. Je m'en foutais d'avoir un cadeau, qu'on me paye un bon resto. C'était ce soir mes 33 ans et ce soir je voulais fêter ça comme les gamins qu'on était avant. Avant que tout ne devienne chiant...
Et hop, une quatrième bière. Je ne maîtrisais plus tellement le volume de la musique, mais on était vendredi, alors merde. J'eus soudainement envie de jouer à la console, ça faisait longtemps. Je me collai devant mon écran, la bière calée sous mon nez et je ne vis pas le temps passer. J'ouvrais machinalement des bières que je vidais à une vitesse phénoménale. Quand mes pouces commencèrent à me faire mal, j'éteignis la console et achevai la bouteille que j'avais en face de moi.
Je venais de finir un pack de douze, je me marrai tout seul en y pensant. Ça pouvait sembler pathétique à tellement de gens mais j'en avais rien à foutre. Je riais comme un demeuré et j'eus une envie irrépressible de fumer un joint. Quitte à en être rendu au point de se faire plaisir tout seul en étant complètement bourré, pourquoi pas se mettre bien foncedé aussi ?
J'avais jamais perdu la main pour ça, j'avais toujours été le meilleur pour rouler des joints. Et par conséquent, j'étais souvent celui qui avait à fumer, aussi. En soirée, les gens m'aimaient bien et ça nous valait des invitations un peu partout à l'époque du lycée. Putain, qu'est-ce qu'on a pu rire...
Des éclats de rire et un fond de musique étouffé attirèrent mon attention, c'était la fête chez Nina. J'avais même pas remarqué, trop occupé que j'étais à boire mes bières et dégommer des zombies sur mon écran.
Je sentais clairement l'ivresse, et je ne parle pas que de l'odeur, mais bien de ma tête qui tournait gentiment et mon sourire béat qui ne décollait plus de mon visage. Je sortis prendre l'air. Je me sentais trop bien, là, en caleçon sur mon balcon à regarder les étoiles en fumant un joint. Enfin, les quelques étoiles que je pouvais voir parce qu'en ville c'était pas fou non plus.
Je pris mon temps pour fumer mon joint dehors et j'entendis des cris et des « wouhou » qui, apparemment, étaient dirigés vers moi. Je distinguai trois ou quatre personnes, mortes de rire, en train de me faire signe. Et puis je vis Nina approcher, je n'entendis rien de ce qu'elle disait mais elle leur demanda sûrement de se calmer et de fermer leur gueule.
Iels rentèrent à l'intérieur et je vis Nina qui regardait en ma direction . Elle me fit un petit signe de main et elle ferma la baie vitrée. J'étais tellement sur le cul, que je mis trois heures à réagir et lui faire signe à mon tour. Je me sentis soudainement comme un ado de quinze ans qui venait d'avoir le droit à un sourire de sa voisine de classe dont il était complètement in love. C'était ridicule mais ça avait eu le mérite de mettre un peu de piment dans ma soirée pourrie d'anniversaire.
À minuit environ, je débouchai une bouteille de pétillant honteusement cachée dans un placard avec les autres bouteilles inutiles : la crème de cassis, le Passoa et le Get 27. Je m'en servis une pleine coupe et trinquai avec moi-même. « Joyeux anniversaire, mec ! T'as pas changé, toujours aussi génial ! » me lançai-je joyeusement à haute voix. À cette heure-là en temps normal et avec des potes cools, on aurait dû être en bar de nuit à enchaîner les shooters et à se disputer sur le choix de la boîte pour finir la soirée. Un pote ou moi-même en train de repérer une ou deux nanas mignonnes à aborder. Les potes maqués se retenant, eux, de le faire même si l'envie ne leur manquait pas.
Je reçus pas mal de SMS pour me souhaiter mon anniversaire jusqu'à une ou deux heures du matin. Pendant ce temps, je vidai le deuxième pack de bière et les choix musicaux déviaient maintenant vers les vieux tubes de mon adolescence, habituellement massacrés en soirée. Je me surpris même à me lancer dans une danse hasardeuse sur mon canapé, la bouteille de pétillant dans une main et une coupe dans l'autre. J'entendais encore le brouhaha venant de l'appartement de Nina et quelques personnes discutant sur le balcon. Par curiosité et par envie folle de tenter un dialogue, je roulai un autre joint en m'installant sur mon balcon, une fois de plus.
Je me sentais pas si con que ça en fait, à picoler tout seul chez moi pour mon anniversaire. Ça me faisait plutôt rire. Et ouais, mes potes devenaient des plan-plan, vieux et mous du genoux. Mais qui me dit que je ne l'avais pas été moi aussi, un soir ? Bon, c'était rare voire très rare.
Je kiffais mes meilleurs potes, on était une équipe, des inséparables. Et puis la bande d'ami.e.s qu'on avait été, l'époque où les soirées c'était bien 20 personnes dans un appart tous les week-ends ; cette bande là s'était dissoute, avec le temps. Et au final, restaient eux et moi. Notre amitié qui ne se fissurait pas. Intacte.
Je détestais le temps qui passait, je détestais prendre de l'âge et puis je détestais les obligations qui allaient avec. J'étais celui qui avait eu pour ambition de faire le tour du monde, j'avais fait une licence en biotechnologie et j'étais devenu caissier, barman, animateur de vacances et puis je m'étais encroûté pendant des années comme vendeur pour une chaîne de magasins de jeux. Je pouvais pas dire que c'était l'enfer, mais je pouvais pas dire non plus que c'était l'éclate.
Ma licence m'avait jamais vraiment servie, j'avais pas continué après l'avoir eue. Ça me saoulait, j'aimais pas ça. Moi, je voulais devenir aventurier. Ouais, j'étais un vrai gamin avec des étoiles dans les yeux et des rêves plein la tête. Et alors ? C'était pas mieux que d'être devenu un trentenaire chiant qui parlait prêt à la conso, chambre du bébé et vacances aux Canaries ? Moi, ça me foutait clairement le cafard, cette vie là. J'avais économisé un peu de thunes, j'avais pas de voiture et mon appart, je le louais. Acheter, acheter, consommer ; ça m'intéressait pas. Au début, j'économisais pour m'acheter un camion aménagé et petit à petit, j'avais laissé tomber. Une relation amoureuse, le train-train, les projets. La rupture. Et puis de nouveau, la vie en solo, le boulot et les rencontres par ci par là.
En vrai, je n'avais jamais cru en ce début de relation avec Claire, celle qui m'avait fraîchement largué deux jours plus tôt. Et si j'étais triste, c'était pas à cause de ça, comme tout le monde le pensait. J'étais triste et déprimé parce que je me rendais compte que j'avais jamais vraiment fait ce que je voulais de ma vie. C'était toujours un peu mais pas vraiment, toujours commencer mais jamais aboutir. J'y touchais du bout des doigts mais j'osais pas me brûler. Quand j'avais commencé la licence, j'avais des grandes envies : partir travailler à l'étranger, innover, faire bouger le monde. Et puis, j'ai laissé tomber. Les industries et ce système de merde contre lequel se battre, c'était pas mon délire. J'avais la flemme de l'affronter et la gerbe à l'idée d'en être. J'ai préféré me tirer et abandonner.
J'ai de purs souvenirs de mes boulots passés, des collègues, des rencontres, et j'ai pas mal appris de choses. Sur moi, notamment. Six mois plus tôt, j'avais un peu pété les plombs. Déjà cinq ans que je vendais des Monopoly et des peluches, j'en avais ras le cul. La nouvelle responsable était une conne, je la supportais pas et je crois bien qu'elle pouvait pas me saquer non plus.
J'ai fini par l'envoyer chier et lui balancer que je me cassai de son magasin de merde, sans me retourner. Elle avait essayé de me recontacter, je m'étais jamais pointé le lendemain. Abandon de poste et blablabla.
Je me suis retrouvé au chômage et j'ai trouvé ça génial. J'avais du temps, pour moi, pour kiffer la vie. Je vivais au ralenti, je me levai tard. Je flânais dans les rues, je matais des films. J'ai lu des bouquins, fait la fête pas mal. J'ai couché avec des filles, rencontré Claire.
On est parti en week-end faire du camping sauvage, en festival pendant trois jours, elle m'a emmené en randonnée et fait essayer l'escalade. Avec elle, j'ai aussi redécouvert ce que c'était que de profiter de la vie et de faire ce qu'on aimait. Malheureusement, on a jamais eu de sentiments l'un.e pour l'autre mais son arrivée dans mon existence a été une bouffée d'air frais, aussi fugace fut-elle.
Et puis Nina, cette fixette sur une inconnue. Ne jamais prendre mon courage à deux mains pour lui parler quand je la croisais, ne serait-ce qu'échanger des banalités de voisinage. Ça commençait à faire beaucoup.
J'avais fini le deuxième pack. J'étais avachi dans le canapé, complètement saoul. Je m'endormis, une heure, peut-être moins, peut-être plus, impossible de m'en souvenir. Mais ce réveil fut un électrochoc. Je me découvris en caleçon, les cadavres de bière recouvrant la table du salon, des miettes de chips agrémentant le tout.
Il devait être cinq heures du matin. En face, la soirée se terminait. Je jetai un œil vers l'appartement de Nina et ce que je vis provoqua en moi un haut le cœur. Elle embrassait un type, iels étaient sur le balcon. Il la serrait contre lui, elle agrippait ses cheveux. Je secouai la tête, inspirai bruyamment et fermai les yeux pour me concentrer sur mon esprit. Vibreur du téléphone, message. C'était Claire.
Je voulais quand même te souhaiter un bon anniversaire, malgré tout. J'espère que tu continues à profiter de ton temps libre et que tu vas pas arrêter l'aventure, tu étais bien parti. 33 ans c'est pas la fin de ta vie, c'est le bel âge. Ce sera toujours le bel âge, en fait, du moment que tu kiffes. Allez, je t'embrasse. À bientôt. Claire.
Uppercut violent et brutal. Mon esprit se transforma en un tsunami de pensées, je relus et relus le message de Claire jusqu'à en intégrer toutes les interprétations, les sous-entendus, le vrai message de son message. Elle n'avait peut-être pas réalisé à quel point ces mots allaient me mettre K.O sur le coup, pour finir par me foutre un bon coup de pied au cul.
Je me levai du canap et fonçai dans la salle de bain prendre une bonne douche pour me réveiller. Je me mis devant mon ordinateur et commençai mes recherches, je passai quelques heures dessus. Mon cœur battait à tout rompre. Je passais en revue tout mon appart, puis dirgeai mon regard vers l'extérieur, vers chez Nina. Et je fixai de nouveau l'écran, un clic. Je refermai l'écran. Et j'exultai, ne pouvant retenir cette excitation qui m'envahissait pleinement. Je reçus des messages. Tony, Flo, Gaël, Jules. Quelle heure ce soir ? Où on se retrouve ? J'étais trop occupé pour répondre, trop pressé et carrément stressé.
Une fois dans le taxi, je pris mon téléphone et me connectai sur notre groupe de conversation. Et peu m'importait de raconter ma vie à haute voix devant le chauffeur qui m'emmenait en direction de la plus grosse folie faite dans ma vie. J'appelai mes potes :
« Salut les gars ! Bon, en vrai, je sais pas trop par quoi commencer, comment vous dire...Hier soir, ça a été fou... Vous faites pas de film, j'ai fini par picoler tout seul chez moi en calebar. C'était n'importe quoi mais ça m'a fait marrer. J'ai réfléchi, j'ai cogité. J'ai pas mal fumé aussi. Et puis j'ai reçu des messages et en particulier un. De Claire. C'est bien fini entre nous et ça se refera jamais. Par contre, je l'oublierai jamais. Et je la remercierai jamais assez, elle m'a envoyé le message d'anniversaire qui te casse en deux, et elle m'a permis de m'offrir le plus beau cadeau d'anniversaire que je me serais jamais offert. Et putain, qu'est-ce que je l'ai attendu. Pourquoi j'ai attendu autant, sérieux. Vous êtes mes potes, je vous kiffe les gars. Mais je serai pas avec vous ce soir, par contre, si vous voulez me faire plaisir : sortez quand même, dites vous que ce c'est mon cadeau d'anniversaire. Allez faire la teuf ensemble. Moi, je pars d'ici trois heures en direction des Philippines. Je reprends ce que j'ai commencé y'a des années, ce que j'ai laissé tomber et cette fois, je vais terminer. Ouais, vous avez bien entendu, je pars en voyage, pour un tour du monde j'espère, pour un temps indéfini. Je pars kiffer ma plus belle vie, les mecs. Et on se le dit pas assez : je vous aime les potes. Ciao ! »
Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves. Bravo pour ce texte!
· Il y a environ 4 ans ·plumedesang
Merci, merci :)
· Il y a presque 4 ans ·Möly
Et bon vent !
· Il y a plus de 4 ans ·li-belle-lule