Des Visages Des Figures, où l'apogée du rock en France

Julien Gourdon

La date de sortie de « Des visages, des figures » place d'emblée le dernier album studio de Noir Désir dans la légende. Tandis que son leader chante « ça y est, le grand incendie, y a l'feu partout, emergency », les tours du World Trade Center s'effondrent sous nos yeux pétrifiés. Le monde bascule dans une nouvelle ère et Bertrand Cantat a tout prévu, tout annoncé. Plus seulement chanteur de rock, le leader de Noir Désir a acquis au fil des années le statut de chef de fil d'une gauche altermondialiste que les attentats du 11 septembre 2001 ne font que renforcer. Devenu héraut d'une jeunesse en quête de sens, Bertrand Cantat la guide, à travers ses textes, vers des voies plus humanistes

« Tu dois tout essayer, tu dois devenir »

L'album est un carton. Mais loin de s'en contenter, Noir Désir veut profiter de son succès pour marteler son message. Les Victoires de la musique 2002, où « Des Visages Des Figures » est sacré album rock de l'année, est une occasion en or. Sur scène, Bertrand Cantat se lance dans une diatribe contre sa maison de disques, Universal, et à travers elle contre les multinationales, accusées d'avoir du profit plein les mains sans se soucier de « la culture au pluriel ». A la fin de son discours, le chanteur lève les bras au ciel. Bertrand Cantat (et à travers lui le rock, la lutte contre la mondialisation) est à son apogée. Sa chute n'en sera que plus vertigineuse…

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