Destin d'un soir

terosse

Votre verbe, attendri, venimeux ou absent

Se taira, sous mes mains, comme cette vertu

Pour confondre, en ces lieux, dans votre condition,

La dureté du cœur à qui rien n'est soumis.


Sombrez aussi, ma douce amie, devant ce fait:

Vos remous lents? Des illusions! C'est votre droit.

En marquant, devant Dieu, ce dégoût qui vous prend,

Ils accompagnent bien vos yeux noirs qui me fixent.


Entendez-vous sonner l'angélus du soir?

Allons offrir enfin vos joues roses à l'aumône.

L'une rougit, l'autre est cachée, attendant l'heure.

Pardonnez donc à ce désir invraisemblable.


Contentons-nous, ma chère, au front rouge de honte,

De rejouer mon destin, cette fois, cette nuit.

Arrivons, pour finir, dans une tendre aversion,

A mimer, sans tabou, ce bonheur qui me fuit.

Signaler ce texte