Dialogue

ysee-louise

Eux :             Un « Prince » dites-vous ? Vile foutaise, billevesée,

Romantisme de quat’ sous, guano de Walt Disney.

Reprenez-vous séant. Revenez parmi nous.

Vous êtes ridicule. Que diable, écoutez-vous !

 

Elle : Oui j’écoute et j’entends, je regarde et je vois

            Ce qui sera toujours invisible à vos joies !

            Point n’est de honte ici. Je l’affirme, le proclame :

            Je connais de ces gens dont la beauté est l’âme.

 

Eux : Monde de bisounours, mais ouvrez donc les yeux.

            Nous pensez-vous idiots ? Ah, les voici tous deux …

            Et pour voir, nous voyons ! Celui-ci reste coi

            En toute société, et cet autre par trop boit…

 

Elle : Ne cherchez point l’habit, l’ostentatoire clinquant,

            Le beau verbe, fourbe ère, paré de boniments.

            Leur noblesse se cache en leur cœur fortifié

            Au plus profond d’eux-mêmes, pudique vénusté.

 

Eux : Nous incriminez-vous d’excès de bourgeoisie,

            De pensées étriquées,  mesquine vilenie?

            Nous ne voulons pourtant ici que votre bien

            Et mettons point d’honneur à montrer le chemin…

 

Elle : Soit, rompons-là messieurs, car votre entendement

Est si loin de celui de mon si bel amant

Et de son cher ami poète et homme de bien

Que je ne veux ainsi jouter jusqu’au matin !

 

Eux : Si fait très chère Dame, si tel est votre souhait,

            Mais vous laisser ainsi est pour nous grand regret.

            Guettez notre retour, nous ne serons vaincus

            Par un fils d’ouvrier et un boyard déchu !

           

Elle : Que m’importent  les fastes, le bien vu, le bien né,

Quand en place je trouve belle sensibilité

Que mon esprit pétille à partager le leur ?

Pardonnez mon audace, mais là est le bonheur !

 

parce que tout poussin est un prince qui s'ignore...

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