Dialogue avec moi même #1

pleutre

* Je me sens inutile...

-  Oui mais à quoi?

* A moi. Je n'arrive pas à m'être utile.

- Pratique l'onanisme, heureux est l'épicurien qui sans culpabilité se déleste du fardeau originel.

* Je n'ai envie ni de ma main, ni d'autres choses.

- As-tu envie d'avoir envie?

* C'est de qui déjà?

- Je ne me rappelle plus.

* J'ai envie oui. Ce mot me gène. Je l'associe au mercantilisme, à l'hédonisme d'une nation repus de sa propre fange.

- Tu veux écrire un ouvrage sur la condition humaine?

* Non, pour l'heure, je préfère les robots et les supers calculateurs. T'as vu qu'une série de Kuratas est en vente dans le civil? Les pauvres, l'armée n'a pas dû y trouver son compte en matière de rendement militaire...

-  Conduire un robot de quatre mètres de haut te rendrait-il plus heureux?

* Grave.

- Tu es superficiel.

* Je suis déprimé.

- Dis-m'en plus.

* A l'époque, je devais avoir onze ans ans, j'avais émis l'hypothèse que nous étions simulés par un super calculateur dans une rédaction. L'ordinateur X. la lettre.  Sujet qui m'a valu d'être une sorte de honte ambulante. Et aujourd'hui, je vois des scientifiques qui publient la dessus...

- Tu es jaloux?

* Non. Bien sûr je suis jaloux ! Et je me sens nul parce que mon approche de la théorie des cordes est incomplète.

- Incomplète?

* Je ne comprends pas les signes que les physiciens utilisent pour démontrer les autres suites de signes.

- Tu as déjà du mal à dimensionner une photo sur demande, rappelle toi la pochette CD de ce musicien,  tu n'as jamais réussis à la mettre à l'échelle.

* C'est vrai. Cette expérience m'a appris que certains aspects de la solitude peuvent être gênants. Mais ça m'intéresse tellement ! Comme les livres, les films, la photo... Pourquoi je ne comprends pas les mathématiques?

- Parce que le temps que tu pourrais utiliser à les apprendre, tu l'utilises à d'autres activités. Quelle est ton besoin non élémentaire le plus tenace, là maintenant?

* Ecrire.

- N'est ce pas ce que tu es entrain de faire?

* Si.

- Alors tout va bien.

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