Direction Luberon France

Christian

Chargé de son macabre chargement, Giovani Gianelli est bien décidé à mettre en oeuvre son plan final pour couper toutes les pistes remontant à sa personne.
Vladimir Kovascof ayant été identifié par la police française, il va leur apporter dans le Luberon son cadavre dévoré par un sanglier et ainsi relancer leurs recherches sur la piste des sangliers géants.

Installé au volant du puissant Land Rover, il a bien l'attention en partant immédiatement et en roulant de nuit de débarquer le Russe dans un fourré du Luberon avant le ver du jour.

Gianelli a pris la précaution de s'équiper de gants et d'une tenue de chasse sportive enfilée par dessus ses vêtements de ville.Il emporte  provisions et jerrican de carburants, il n'a pas l'intention de laisser des traces de son passage dans les magasins d'autoroute.

La frontière française franchie il est confrontée à des pluies persistantes qui prennent même un caractère diluvien à l'approche d'Aix en Provence.
Vladimir Kovascof lui ayant  relaté dans le détail la capture de ses sangliers giganticus, il a pu ainsi entrer les coordonnées GPS de l'endroit précis où les sangliers ont été capturé, c'est là qu'il compte larguer le corps contenu dans la remorque.
La pluie ne cesse de tomber et la visibilité est dramatiquement limité avec l'effet lumineux des phares, heureusement le GPS vocal fait bien son office et finit par trouver le chemin qui s'élève derrière le hameau de Mérindol.

L'eau a transformé le chemin forestier en un véritable torrent. Devant ses conditions météorologiques extrêmes Gianelli hésite. Mais il ne peut plus reculer, il enclenche les rapports de vitesse minimum sur le Land Rover, il avance maintenant à la vitesse d'un homme à pied, après 500 mètres d'une progression laborieuse, il renonce à pousser plus loin. Il trouve un espace dégagé pour tenter un demi-tour et sortir sa cargaison.

L'orage est dantesque, des éclairs déchirent la nuit et viennent découper, à l'horizon, l'arche du Portalas sur le ciel noir.
Équipé d'une lampe frontale et de bottes et ciré marin, le greffé au cœur de la bête sauvage du Luberon se jette dans la tempête pour finir sa sinistre besogne.
Il dégoupille la porte de la remorque, le cadavre déchiqueté du Russe, s'effondre à ses pieds car la remorque penche sérieusement l'arrière enfoncée jusqu'au essieux dans des ornières.

Il traine la dépouille sur quelques mètres pour l'éloigner du ruisseau boueux qui coulent sous les roues de son véhicule. Déjà complètement trempé malgré son ciré, il grimpe dans le Land Rover et accélère pour quitter au plus vite l'endroit.
Mais la voiture patine, la remorque ne bouge pas d'un pouce, elle fait désormais un angle à 90 degrés avec celle-ci, les roues toujours plus enfouies dans la boue
Gianelli, griffé par le vent et la pluie ressort pour essayer de détacher la remorque.
Rien ne bouge ! Debout sur le triangle de la remorque, il tire à deux mains sur la goupille de verrouillage, animé d'une force animale qu'il ne se connaissait pas. Celle-ci cède d'un coup et sa main gauche vient percuter le coin métallique de la remorque. Bizarement, il ne ressent pas la douleur et sa main pisse le sang !
Remontant dans la voiture il s'enroule la main dans le plaid protégeant les sièges .
Il doit se dégager d'ici et vite. Il abandonne la remorque de toute façon, il est dans l'incapacité de la rattacher. Après tout se dit-il, c'est Kovaskof qui l'a réservé ce n'est pas la mienne.
Rapidement, il retrouve la route. Avant de s'y engager, il déploie le tissu enveloppant sa main. Elle présente une plaie bien profonde et toujours sanguinolente. Il ne peut rentrer dans cet état en Italie, il doit se faire recoudre.
Gianelli programme son GPS pour être guidé vers l'hôpital le plus proche.

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