Disgracieuse moitié

pleiade

Sous le voile gâteux des dimanches d'opium

Désastreuses statues sur fond linoléum

Tu jetais amoureux quelques tranches de bacon

Que je happais heureuse, on aimait la déconne

Nous voyagions fiers sur mon vade-mecum

Toi, la bouteille et moi,on surplombait les hommes

Les yeux sévères des gens imprimaient en nos cuites

Au grès de nos tourments,l'éloge de la fuite

C'était la Nouba, celle qui sent la fête

C'était la Nouba, on s'en souviendra

C'était la Nouba, celle qui monte à la tête

C'était la Nouba, on en parlera

C'était la Nouba, il faut qu'on l'admette

C'était la Nouba, on vivait pour ça

Et les cœurs envoûtés s'envolaient en riant

Des aveux faits au dieux;"jamais plus je n'en prends"

Mais de myrte et de fleurs étaient faits nos alpages

Et sans rires et sans pleurs nous quittâmes le rivage

Le soleil radieux déposait à l'aurore

Ses baisers d'or et feu sur nos corps presque morts

Nous nous pâmions au jeu du supplice savant

Et l'encre faisant feu s'écoulait à torrent

Refrain

Comme un bouquet de fleurs offert par un nazi

Un beau jour que tu pleurs,les docteurs ont surgi

"Il faut vous y plier, souffrez que l'on vous vienne

En aide et vous traiter,vous mettre en quarantaine

Dérangée, la conscience est sans doute l'esclave

Du joug de la démence,la folie vous accable"

Diagnostic spécieux, un peu vite signé

Pour un palais de vieux,de coton et de fées

Je feulais écarlate, les murs matelassés

Se refilaient mes plaintes à l'écho étouffé

Grisée de pieux dopages, je déposai l'épée

T'oubliant mon ouvrage; psychpathe soigné

Tu t'épris d'un breuvage que la nuit t'a soufflé

Le poison arbora ton sang crémeux, glacé

Comme un ennuyeux vin de messe frelaté

Aux vapeurs joyeuses,enivrantes et musquées

A travers et à tort, mon cœur heurta mon corps

Cependant que la mort l'emporta sur mon sort

Je trouvai mon sépulcre au linceul d'Ibiza

Expirant dans les draps pour la dernière fois

Refrain

C'était la Nouba,on vivait pour ça

C'était la Nouba,c'était Toi et Moi.

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