03 - DJIN ET LE READER’S DIGEST

suemai

Djin m'en fait voir de toutes les couleurs, mais je l'aime...

— Djin, Djin!! Djin!!!

J'entends couler l'eau. Elle est sous la douche. Je n'suis donc pas décédé. Par chance. Je l'entends qui approche. Je mime le sommeil, il faut que je me concentre. Je dois faire le poing, non… le point. Merde, j'aperçois six cartons, j'ai tout dé-simplifié. Sûrement l'angoisse de la peur de l'angoisse. Voila, je débloque. Il me faut un scotch.

— Ahhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!

— Quoi, t'as vu un lutin, ce serait chouette.

— Mais… mais… tu portes un slip ?

— Ben quoi, tu me trouves obscène ? C'est que je me suis rasée, tu vois.

— Non…! Non, non... Bien sûre que non.

Là, je ne sais plus quoi répondre, encore moins quoi penser. C'est tout croche dans ma tête. Tiens un bol de «Captain Crunch» mes céréales préférées, ça m'aiderait.

— Tu penses à quoi là, à mon slip ou au «Captain» ?

— «Pas vrai, elle lit dans mes désirs maintenant.»Je dors depuis longtemps Djin ?

— Trois jours et trois nuits, «Chewing.»

— Je t'ai dit de ne pas m'appeler «Chewing»

— Ah, ben t'as qu'à cesser de chiquer tes «bubble gum»

Non mais, ce qui ne faut pas entendre. Vaut mieux être… vous connaissez la suite.

— Et toi sucette, hein, hein, hein !

— Oui… j'aime bien, «Cheeeeewing.»

La mémoire me revient : «LES READEAR'S DIGEST.» Le cauchemar. 18,500 balles au citronnier.

— Djin, j'ai rêvé pour les, les, Reader's Digest ?

— Ben non. Comme tu vois j'ai fait comme tu m'as toujours dit.

— C'est à dire… ?

— Ne jamais rater une bonne affaire. Nous avons pratiquement toute la collection. Il ne nous manque que les mois de février 1945, octobre 1962 (très rare), Juin et juillet 1966, si on exclue les 122 bouquins en reliure cuir marocain de 1995 à 2000. Difficile pour l'an 2000. Je n'avais que 5 ans et je ne me souviens plus de cette dinguerie de passer : De «1 à 2.»

— «Non, mais ce qu'elle m'énerve. J'ai envie de… de… de…. bon je ne dirai pas, c'est gênant. Djin en slip, ouf alors....»

— Tu as négocié au moins.

— Oui, je n'avais qu'à me lever et ça y était.

— Pas la Cam ?

— Mais si, «Chewing», super ton truc.

— Chutttttttt ! Ça reste entre nous. «Bon sang, elle raconte tout…»

— C'est un secret ? Ah bon, j'savais pas.

— Trois jours dans les «vaps.» Djin, tu n'as pas songé à appeler Alex à tout le moins. J'aurais pu me faire un coma !

— Mais non, mais non, je t'ai confectionné une mouche à la moutarde. Un traitement que j'ai découvert dans le numéro de mars 1952. Tu vois c'est magique comme mes sucettes.

— «Il me semble aussi, que je me sens tout visqueux. Le lit se badigeonne de moutarde et ça pue, je ne dis pas.»

— Ouen, ça sent un peu, je sais. Il n'y avait que de la moutarde de Maux… Ah, j'oubliais, j'en ai profité pour m'acheter un lot de peignoirs transparents comme tu les aimes et de toutes les couleurs. Ça va «matcher» avec mes sucettes et mes chaussettes. Un type m'a dit que l'un d'eux provenait de l'époque d'Henriette ravie, alors là, j'connais vraiment pas. Parait que c'est rare.

— Marie-Antoinette, Djin, Marie-Antoinette.

— Ah oui, la princesse d'Autriche, le film que je préfère. Si, si, je te jure.

— Elle me sert la salade «SISSI», maintenant. Mais qu'est-ce qui m'a prit de lui fourguer ce film.»

— Bon, pour tout te dire, je me suis levée que trois fois et je l'ai eu pour une bouchée, que 850 euros, pas mal hein…

— Oui, oui, excellent, excellent Djin. Là il me faut un bain chaud… très chaud !

— J'avais prévu «Chewing», avec des bulles de plus, de toutes les couleurs.

— Djin, je t'en supplie. Un vrai calvaire ces trois dernières journées.

— Tu veux que je retire ta chainette et ta croix de ton cou, «Chewing» ?

Je préfère me taire où je vais exploser et j'peux même pas, je repeindrais la chambre tout en jaune avec des petits pois brunâtres au travers. De la moutarde de maux, ah lala !

— Tu sais pas, «Chewing», j'ai cru voir, enfin… un Plymouth 1966 comme tu as toujours rêvé. On regardera ensemble, et convertible qu'ils écrivent.

Que la syllabe «Ply…» me fait saliver alors imaginez ma crispation d'entendre le «Mouth» qui complétait la séquence. Un loto ! C'est un loto ! Je suis gagnant enfin !!! Je me prélasse dans ce bain que Djin m'a fait couler, et elle me fait la savonnette de plus, de plus… de plus… … ! haaaaaaaaa! Pas mauvais. Passss... mau_au_vais !!!

— «Chewing», j'ai aussi une surprise pour toi. Tu ne bouges pas, je reviens.

De toute manière, comment aurais-je pu me lever dans cet état. Mortibus à souhait. Une surprise, mais elle a bon cœur tout de même. Ça me donne envie de pleurer.

— Voilà… joyeux anniversaire, me dit-elle. «Je ne réponds rien, c'est que dans 6 mois seulement.»

Elle déballe. J'ai les mains occupées… à… autre chose… et… plutôt… détrempées… Mon dieu, de m'écrier, un album vinyle des «Sex pistols» et autographié. J'en reste de confetti.

— Alors, t'aime ?

— Ah ça Djin c'est vraiment merveilleux, merci, merci, merci …! Combien ?

— En me levant que 5 fois, et j'ai bien spécifié que 5, comme tu me le conseilles toujours, bien 3,250 euros, une véritable aubaine.

Bien, là, je fonds en larmes. Et je pleure et je pleure et je pleure.

— Oh, «Chewing», faut pas, ce n'est qu'un petit quelque chose, voyons. Voilà ton scotch.

On en reparlera...

  • Je suis morte de rire, j'ai pas lu les premiers, je te promets je vais le faire. Tu sais quoi, ce qui est encore plus marrant c'est que tu emploies des expressions de chez toi :-) ça défoule bien. Bisous Sophie

    · Il y a environ 8 ans ·
    Moi rouge

    Lulla Bell

    • alô, oui je m'amuse. Un peu. Un écho (maladroit) à mon pote (Effect... tu parles d'un pseudo !) elle est naïve mais volontaire. Toute jeune, Chewing, approchant les 50 ans, l'aime éperdument et je le comprend. Elle est attachante et si surprenante, et ces sucettes alors.^^^^ tu liras les deux premiers pour te contextualiser, Bise, Sophie/Sumai xxx

      · Il y a environ 8 ans ·
      6a012876c02e5d970c019affb02dba970d 500wi

      suemai

    • Pas de soucis :-)

      · Il y a environ 8 ans ·
      Moi rouge

      Lulla Bell

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