Doomed Fog
murdoc
Au dessus d’un Metropolis encore endormis, dans un parking désert, une voiture s’avance lentement hors du brouillard pour venir s’arrêter face à la ville en contrebas.
Le soleil se lève derrière la ville encore enveloppée dans les draps blancs du brouillard et tandis que l’humanité se réveille sur cette partie de la planète, un homme sort de la voiture.
Il avance les épaules courbées, la mine funeste et le regard morne. À l’étroit dans un costume noir lui donnant des allures d’allumette spécial veillées mortuaires, ses cheveux courts et noirs sont aussi mal coupés que si un manchot s’en était occupé. Pour ne rien arranger le vent les faits dansés sur son crane pendant que sur son visage, les marques de la fatigue crispent ses traits.
Une cigarette entre les doigts de sa main droite, il s’arrête au bord du vide et contemple ville. Il tire un long moment sur sa clope et recrache la fumée parmi les nuages.
Dans quelques minutes cet homme va mourir.
Il le sait car c’est lui qui a commandité son meurtre. Il ne veut plus vivre sur cette planète un jour de plus. Pourquoi ? Chacun à ses raisons.
Le soleil commence à percés au travers du brouillard et ses rayons se plantent en lui comme un millier de lames pleines de promesses dans sa chaire reconnaissante. La fraicheur de la nuit finie de se dissiper et il observe l’horizon.
Il n’a donné qu’une consigne : « Tuez-moi dans les vingt-quatre heures !» puis il est venu se réfugier ici.
Son existence est la preuve que la vie a le sens de l’humour.
Il regarde machinalement sa montre bien qu’elle ne fonctionne plus depuis longtemps et repense à ce qu’a était sa vie en grimpant sur le muret le séparant du vide pour laisser le vent le retenir.
Il n’a jamais spécialement eu peur de la mort mais il y a eu toujours une raison de rester, aussi s’est-il toujours garder de la laisser l’effleurer. Ho bien sur, ils ont souvent dansé ensemble mais ces yeux ne sont pas ceux qu’il cherche.
Laissé seul sur le cuir rouge du siège passager, son portable sonne dans le vide.
John jette alors un œil derrière lui ; il regarde la voiture dévorée par la brume le cœur lourd. Il n’y a pas de marche arrière possible à cette manœuvre.
Il a déjà fait son choix et plus rien ne peut arrêter la machine.
Le brouillard s’est infiltré dans sa cage thoracique alors qu’il s’imagine dans la peau de quelqu’un d’autre. Il s’imagine au-delà de tout ça. Loin du brouillard, du froid, de la souffrance et de l’amertume, loin de ses déceptions et de sa frustration.
Loin du souvenir de ses yeux et du contact de sa peau contre la sienne.
Il s’assoit les jambes dans le vide.
Demain serrât un meilleur jour.
Et une détonation retentie.
[Mudz]
Superbe plume. Champion ^^
· Il y a plus de 11 ans ·mr-scarecrow