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Jules Fouchy
Les fruits sont si mûrs certaines nuits
Et le parfum du soir tranchant
Un rien peut se détacher du buis
La vie a des ailes de papier
On a oublié les distances
Juste un mot ferait tout basculer
La lame ô vibrante du vertige
L'acier de ces nuits pétrifiées
Fait couler le sang chaud des voltiges
Le clocher et ses ombres géantes
Perçant le cœur de la belle heure ?
Rien ne suit la victoire arrogante
Seul l'Instant se contient, tendrement
Il meurt pour tout ce qu'il enfante
Sa grandeur devient nôtre en partant
La marque insensible et mémorable
Comme la coquille à la mer
Est-ce un trésor que couvre le sable ?
L'amour brûle l'écorce éternelle
Tout au repos de l'avenir
– Les tournesols naissent de plus belle –
Le cœur léger est une colombe
Son rythme accélère à mourir
Qu'importe si l'amour est la tombe
j'aime beaucoup votre nuit..
· Il y a plus de 8 ans ·Susanne Derève