.Génération bYe.

Je fais partie de cette génération Y, cette génération qui est soit disant née avec un téléphone dans les mains, un ordinateur sous les yeux et des écouteurs sur les oreilles. Je fais partie de cette génération à qui l'on dit "qu'elle en de la chance parce qu'à notre époque c'était pas la même chose, on avait pas tout sur le champs."

Cette génération dorée, flashée, filtrée, enfermée.

Cette génération où, dès notre plus jeune âge on nous as appris à nous servir d'un ordinateur pour faire nos recherches, où on nous as appris à travailler en groupe chacun chez sois, où on nous as dit que de toute façon internet c'était l'avenir.

Bravo l'avenir. Merci internet.

On nous as fait croire que c'était normal de passer nos soirées face à nos écrans parce que "que veux-tu ?, c'est de leur époque." On a banalisé la solitude, on a banalisé le manque d'échanges physiques et l'oralité pour nous enfermer peu à peu dans la bulle magique du monde merveilleux du virtuel.

Je ne crache pas sur ma génération, je constate. Je ne renie pas le fait que j'ai passé des heures, des journées, des nuits à regarder des vidéos, des films, des clips, j'observe juste le résultat.

Le résultat de cet accès à tout, aussi rapidement à fait de nous des jeunes exigeants, fatigués de se lever, dégoutés de se coucher. Cette génération qui a tout finalement elle a quoi ? Trois milles photos prises sur l'instant sans calculer l'angle ? Des centaines de followers ? Quatre cents amis ? C'est beau.

Malheureusement cette génération il lui manque la conception de l'autre. Cette génération change de vie comme de filtre. Elle swipe left pour décider si oui ou non elle sortira avec ce gars. Elle envoie un message pour dire "Sorry mais j'ai trouvé quelqu'un d'autre. Porte toi bien. C'est pas d'ta faute mais tu comprends on a vingt hashtags en commun. Tu t'en remettra. J'connais un site d'enfer si tu veux "   Elle t'unfollow parce que tes photos n'ont pas dépassées les deux cents likes. Elle te jette à l'écran tout ce qu'elle pense pour plus tard te croiser la conscience tranquille et la mémoire interne vidée . Elle te ghoste, elle te signale, elle te bloque, elle te met en sourdine, elle te voit et te laisse attendre.

J'fais partie de la génération Y qui utilise plus son T9 que son dictionnaire, qui attend patiemment la lumière blanche en bas du téléphone pour savoir si on lui a répondu, j'ai envoyé plus de textos et de pavés que je n'ai écris de lignes sur ma dernière dissertation. J'fais partie de ceux qui aujourd'hui s'excusent par message, rient derrière leur écran en regardant des gifs, jettent leur téléphone quand ça rame et râle quand ça plante. Je fais partie de ceux qui ont une relation plus intime avec leur casque audio qu'avec leurs idéaux. Je fais partie de ceux qui actualise plus souvent leur fil d'actualités que leur CV. Je fais partie de ceux qui se sont inventés une vie pendant des années au point de devoir, aujourd'hui, se retrouver au milieu de hyperliens et des pages sauvegardées.

J'ai rien contre ma génération. J'ai contre le fait qu'on m'ait pas prévenue avant que ce serait une prison à sentiments tactile et pas facile.