Dragée des nuées

etreinte

Je soigne tes séquelles, découvre tes ocelles
Un amour en lamelles, ton coeur-citadelle
Une liaison-attelle, j'aurais construit pour elle
Notre archipel, à l'aquarelle

Une brute nouvelle qui m'estomaque
De tristes ratures sur l'almanach
Crée un énième signe du zodiaque
Amoureusement hypocondriaque

Mais comme d'un joli refrain j'ai encore faim de ton parfum
Amer dédain qui veille au grain, répudie un charmant baisemain
Frénésie dans l'avant-main, pus qui déborde de mon couvain
Une chiffonnade de blanc satin, syncrétisme de mon chagrin

Jadis yeux de biche dans ton regard dès lors pied-de-biche dans ma mâchoire
Je m'en veux d'avoir voulu croire, je ne suis pas seulement tombé du trottoir
D'un bisou de trop sur ta petite joue, naît une hémorragie acajou
Ce dernier baiser sur ta bouche, c'est nos souvenirs qui me tiennent en joue

Une flûte de haut Thiénot qui bascule en menthe à l'eau
Ma bile dans le caniveau qui revient au grand galop
Chutent mes bouts de peau sous les lumières de Fontainebleau
Pourquoi nous ai-je portés si haut si c'était pour crever si tôt ?

Des vers mouillés sur du papier état de stupeur qui s'est scellé
Je me perds nulle part pour respirer et je regarde l'automne pleurer
D'une belle paire de lèvres feutrée j'ai vu mon sang se gangrener
Mais pourquoi j'veux pas piger ? J'veux toujours voir les fées rester

Faune qui crèche et flore qui sèche, je fais tourner ma rhombe
Peau de pêche et pie-grièche, je ne suis plus que trombe
Il est mieux de tenir sa langue-flèche, épais silence qui gronde
Sinon mes mots doux lancés à la fronde

J'ai plus l'air de rien dans cette basse-cour
Des anges qui frappent, je confesse aux sourds
J'te jure il faut que tu fuies, quitte à plus revoir le jour
Car si je t'attrape c'est tout promis je te fais l'amour.

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