Droit à la différence

Jean Claude Blanc

marre du conformisme, rutilant de bonté factice, on a le droit de s'insurger même si ça doit choquer, il y va de notre indépendance de penser

                                  Droit à la différence

Comme chacun le sait, mais jamais ne le pense

Tout citoyen est libre, différent en conscience

Certains esprits zélés, se targuent de bienséance

Humanoïdes bobos, nous placent sous influence

 

Tous les hommes sont égaux, quel merveilleux principe

C'est un sage aphorisme, qui ne coûte pas cher

Allez dans les cités, où règne la misère

Vous y ferez rencontre, d'un 4ème type

Chômeur, black, blanc, beure, prolétaire univers

 

On chasse à mots couverts, les nuisances des extrêmes

Facile de guerroyer, planqué dans le 16ème

Les camés, les clodos, c'est fou ce qu'on les aime

De loin, si c'est possible, car ça met la migraine

 

Les ténors des chapelles, sont les porte-drapeaux

D'une secte bienveillante, à l'égard des madrés

Mais le français basique, pour lui pas de cadeau

Longtemps qu'il a pigé, où sont ses intérêts

 

En déclamant tout haut, ce qui est dit tout bas

Ne suis pas un héros, seulement le porte-voix

Des gens terrorisés, qu'ont peur des éclats

Tellement on peut passer, pour réac à la noix

Pourtant, je dois agir, car mon devoir est là

 

En restant dans les normes, on prend notre part de sel

Seulement les conventions, à la fin sont mortelles

Virtuel rituel, d'un éculé missel

Ne vous étonnez pas, que le monde se rebelle

 

Moi-même issu du peuple, de la classe moyenne

Passable mon passage, en ce pays que j'aime

Je nage entre 2 eaux, la peine ou bien la haine

Electeur obligé, on me tire la manche

Dois-je me laisser bercer, combler mon ignorance

Ou rattraper ma chance et prendre ma revanche

 

Par hasard, j'ai trouvé, la voie intermédiaire

Sur mes montagnes altières, personne me pompe l'air

Je me sers des vers, mais c'est pas du Molière

Aimé de mes amis, de mes rares supporters

J'évoque des sujets, qui les mettent en colère

Mais n'en suis pas peu fier, même si j'exagère

 

Elle est ancrée en nous, cette vertu solidaire

Je n'y vois aucun mal, si ça peut faire l'affaire

Aux pauvres, aux oubliés, français de la même chair

De trop avoir souffert, navigue en solitaire

Les bipèdes à jugeote, qu'ils soient d'Auvergne, d'Irak

Sont pétris de génie, plus d'un tour dans leur sac

A les pousser à bout, ils dépassent les bornes

Faut pas être érudit, pour estimer les Hommes

 

De fréquenter les ânes, on en acquiert les tics

Ainsi, je bats ma coulpe, en guise d'autocritique

Socialisme sirupeux, amère politique

Car entre bon et bête, n'y a pas de limite

 

Mon droit à différence, plus fort la revendique

Cette période troublée, a un goût d'arsenic

Plafonnent les candides, quand les dogmes les piquent

Leur offre volontiers, mes versets satiriques

Mille fois condamné, pour mon style peu civique

 

En prenant du recul, s'éclaire la vérité

Notre cerveau trépané, ne peut qu'exécuter

Les ordres d'un système, aux règles imposées

Y'a des mots à bannir, plus jamais proférer

« Code nationalité, émigré, étranger »

Mais par l'autocensure, on fabrique des frustrés

 

Ne vais plus faire recette, auprès de mes adeptes

L'humaniste larmoyant devenu gros bébête

Démago, partisan, chasse, pêche et traditions

J'en rajoute pour faire rire, les raisonnables cons

Ne boude pas mon plaisir, de jouer les cornichons

 

Je vais me déguiser, en mec qu'a pas eu de bol

Ne vous effrayez pas, ce n'est qu'un jeu de rôle

« Dans mon bled retiré, pas été aux écoles

Fallait que j'aide mon père, qui baignait dans l'alcool

Ma voisine, la Cosette, elle avait la vérole

Sans fric, vraiment moches, on s'est mis à la colle »

 

Comme quoi c'est facile, d'amuser la galerie

Mon commissaire au compte, de trop pleurer, il rit

J'ai beau lui répéter, ce n'est pas pour de vrai

Va fouiller mes pamphlets, à coup sûr les taxer

 

Ce n'est pas compliqué, de conter des sornettes

Tellement sont naïfs, les fourbes à tête lourde

Ceux qui pensent en rond, ils ont les idées courbent

Leçon de philosophie, que je chante à tue-tête

Me tiens pour dit, « qui veut faire l'Homme fait la bête »

 

Droit à la différence, à croire, c'est une offense

Ceux qu'ont des préjugés, avec leur bitte, ils pensent

L'habit déguise le moine, suivant les circonstances

Moi, ça me laisse froid, me nourrit d'insolence

Dans la provocation, je me suis réfugié

Afin de voir de loin, mugir les surdoués

N'y a pas de surprise, fatale destinée

A leur regard flatteur, on voit qu'ils sont rusés

Ça enrichit l'ego, de faire la charité

Car un moment de honte, est bien vite passé

 

En ce climat hostile, fallait que je me lâche

Mais j'en ai profité pour faire le ménage

On ne connait jamais, à fond notre entourage

Suffit de quelques vers, pour qu'on fasse l'amour vache

C'est pourquoi, dès ce soir, un autre manche, j'empoigne

Celui de l'écriture, mon intime compagne

 

Peut-être me lirez-vous, sur mon site dès demain

Et sûrement me blâmer, traité comme moins que rien

L'auteur spectateur, de ce théâtre tragique

Se doit à ses lecteurs, leur donner la réplique

 

Droit à la différence, les humanistes s'en vantent

Repris par le blagueur, déjà fait mauvais genre

Chacun sa partition, à chacun sa tendance

Cette vertu porte un nom, s'appelle tolérance

Je hais les compromis, les membres associés

Tous bien costumés, le sigle sur le gilet

S'ils la portent en bannière, la solidarité

C'est pour se rassurer, qu'ils sont du bon côté

 

Je pilote en solo, c'est là où le bât blesse

Ecarté du troupeau, l'agneau est dévoré

Savez, j'ai la dent dure, gare à ceux qui m'agressent

D'idées, je suis armé, faut pas me contrarier

 

J'aime pas les dévotions, à la pensée unique

A tout prendre, je préfère, survivre en ermite

Défenseurs de tout poil, gérez votre boutique

N'emmerdez pas le peuple, ceux qui n'ont aucun gite

 

J'ai commis un poème, un de ceux qui dérange

Une amie m'a tancé, à moi, lui faire comprendre

Humaniste de salon, petite sœur qui quête

Tu m'as fait la leçon, niveau de la braguette

Te renvoie en retour, une crotte de mon nez

Peut-être suis-je obsédé, mais ainsi je suis né

 

Reconnais toutefois, toute ma sincérité

Comme toi, j'aime les Hommes, blessés ou affligés

Mais pour les épauler, suffit pas de pleurer

Des larmes de litanies, qui vont les enfumer

Citoyens responsables, méritent le respect

Pas avec des caresses, qu'on suture les plaies     JC Blanc   octobre 2014

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