Du côté de nulle part

menestrel75

Quelque part et nulle part, parfois, se ressemblent. Il y a toujours un quelque part ici et là, avant ou après le temps qui s'écoule. Celui qui n'est pas encore né est toujours nulle part.
Impatiente, elle se rend à leur rendez-vous
Elle compte bien ainsi le mettre à ses genoux
Habillée d'une robe légère au décolleté plongeant
Elle le salue et capte son regard mordant

Doucement le soleil dévoile une transparence
Lui apparaît alors son body de dentelle
Dans ses yeux elle aperçoit une p'tite étincelle
Elle s'en amuse, il a si belle prestance

L'étincelle s'enflamme quand danseuse
Elle tournoie joyeuse sur elle-même
Et dévoile sous la robe valseuse
Ses fesses serties de soie, il aime

Et avance une main tentée d'aventure
Espérant caresser les belles tentures
Tissus volages qu'indécise elle lui refuse
Mais lui offre penchée ses seins qui fusent

Tétons pointent tendus, provocante marquise, 
S'échappent beaux au-delà du bonnet d'emprise
Décolleté ô si libre qu'il en devient indécent
Et éveille en lui des désirs loin d'être innocents
 
Il effleure du bout des doigts ces voilages
Et tente un bras viril à la si sensuelle taille
Seulement d'un pas de côté elle se dégage :
« Ne seriez-vous pas, l'ami, un poil canaille ? » 

« Sans doute pressé de vous étreindre, ma mie »
Envies et respect bataillent fermement en lui
Galant, il délaisse, pour l'instant, les rondes hanches,
Et s'attarde à ce qu'elle donne : sa poitrine blanche.

La peau affleure de frou-frou, légers et doux habillages
Où sa bouche se penche pour de coquins babillages...
Le derme de ses seins frissonne, leurs bouts se durcissent
Alors il ouvre le corsage et ses mains soupèsent, glissent...

Dans un soupir, les yeux fermés elle le laisse agir 
Amusé sensiblement, ils les étreint avec désir
Doux massages mammaires autant que fermes et décidés 
Sur ces seins gorgés de plaisirs inavoués

« Cessez très cher vous me donnez chaleur
C'est inconvenant d'avoir de tels sentiments
Si cela venait à se savoir ô quelle horreur !
Il m'est impossible de vous avoir pour amant. »


« Rien n'est plus troublant à mon coeur
Ma chère, que l'interdit et vos chaleurs. »
La sentant défaillir, abaisser ses défenses
Il ose alors s'aventurer en d'autres sens

D'une main habile s'invite entre ses cuisses
Et palpant la culotte il y prend en coulisse
Une moiteur passagère, un parfum capiteux
Qu'il porte à son nez et inspire heureux...

Rougissante, elle est au supplice
Le coquin a gagné ses caprices
Elle se surprend à rêver qu'en glisse
Ses doigts fins effleurent son clitoris

Au travers du tissu de soie douce, leur empreinte
Semble s'éterniser, palette de sens sur elle peinte
Dans un tendre murmure elle ose alors lui dire
Qu'elle aurait voulu que point il ne les retire...

Saisissant alors sa taille pour l'enlacer
L'amant complice vient la belle embrasser
Et d'une langue chaude qui émerveille
Lui glisse ces quelques mots à l'oreille :

« Du souvenir de ma main sur votre culotte

Chaque soir jusqu'à notre prochain rendez-vous,
Laissez-vous aller ma mie à quelques notes
En pensant à ma main, oui, caressez-vous... »
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