"C'est ton destin"

Le destin est un concept particulier. Forcément, que nous choisissions blanc ou noir ce sera notre destin puisque le destin est ce qui va arriver et ce qui doit arriver.

Le destin est donc la corrélation du choix et de l'avenir.

C'est quelque chose que la pensée humaine a créé d'un point de vue inverse à celui qui est le plus sensé :partir de la fin pour expliquer le début et le milieu.

Ne devrions-nous pas partir du début pour arriver à la fin que nous souhaitons ?

Quoique je dise, quelle que soit la façon de vivre, la notion de destin pourra toujours être appliquée puisque, par exemple, le prochain choix que je ferai engendrera inévitablement un autre événement.

Alors, le destin serait, au même titre que le choix, une illusion ?

Je ne pense pas. Le choix s'effectue toujours au minimum entre deux voies, mais s'il existe la plupart du temps un bon et un mauvais choix, il existe aussi généralement un ou plusieurs choix annexes auxquels personne ne pense ou ne songe. Rien ne nous oblige à faire le bon choix.

Pour autant, ce que provoquera ce choix débouchera forcément à "c'était son destin". Comme si les choses n'auraient pu se passer autrement.

Et c'est là que ça devient intéressant.

Effectivement, les choses non soumises au hasard, c'est-à dire les choix conscients et intraséquement non liés à la chance, sont toujours illusoirs. Le choix n'existe en réalité pas.

L'explication est que le passé, le contexte, la personnalité et les enjeux font que l'individu, bien que le choix se présente à lui, n'a pas le choix. Il doit toujours choisir la meilleure solution, celle qu'il estime juste à ses yeux. La perception du monde est unique à chacun. Cependant, connaître quelqu'un, l'observer, savoir son passé et les enjeux de ses choix nous permet de déterminer à l'avance son choix.

"C'était son destin" veut alors dire qu'il n'avait pas le choix et que ça devait arriver.

C'est alors la chance, le hasard, qui peut faire changer un destin.

Alors croire au destin c'est croire à la chance, à ce que nous ne contrôlons pas. C'est aussi croire en l'Homme puisque dans le fond nous pensons que l'individu fera toujours le choix qu'il estime être le meilleur dans son intérêt. Intérêt qui varie selon les ambitions.