Du rouge dans les fossés

Alain Mathieu

J'ai eu ma solitude en quarante,
Le long des routes éclairées,
Je sentais sa présence,
Depuis,elle ne m'a plus quitté

Mais je sais que ce jour,
Elle était accompagnée,
Moi je faisais le sourd,
J'admirais les champs de blé

Des gens se préssaient devant les canassons,
Le ciel s'assombrissait péniblement,
Un grillé d'atmosphère faisait légion
Ma vieille mère insultait trop le vent

Des oiseaux de fer,marqués de croix,
Ejaculaient de grandes flammes,
Trouaient les corps,hors de leur toit,
Sans aucune crainte de blame

Ma douce tomba de la charrette,
Sa grandeur marquée de carmin,
J'ai alors senti mon mal etre
Se faufiler entre mes reins

J'ai pris une rafale,
Je suis resté inconscient
Quelques heures en cascade
Pour m'éveiller dans un champ

A mon réveil maladroit,
La mort me tenait l'épaule,
Sa cape était de soie,
Son Reich écrasait ma Gaule

Ma belle dame et ma mère,
Gisaient ensanglantées,
Leur visage à l'envers
Leurs yeux bien trop fermés

Depuis ce jour,cette exode
Se loge dans mes sales nuits,
Je prie le colosse de Rhodes
Pour me donner la force et la vie.

A.Mathieu

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