Échec et mat par la reine
Mona G.
Si la plupart des femmes l'apprennent en découvrant, par hasard ou non, un SMS, ce ne fut pas le cas d'Anna.
Le huit mars précédent, un livreur lui avait apporté un énorme bouquet odorant de fleurs tropicales. Au moment de signer le reçu, le jeune coursier s'était aperçu de sa méprise. Il était revenu avec un bouquet identique en tout point au premier. Identique, à un mot près, le prénom sur la carte. Cependant, elle avait eu le temps de décoder la première carte :
Betty, mon Amour,
En ce jour de célébration de la femme,
Sache que tu es tout pour moi.
Tu es la femme idéale.
Ton dévoué David
Là où d'autres se seraient écroulées, Anna avait redressé les épaules et respiré à pleins poumons. Puis elle avait passé des heures à surfer sur internet, programmé des rendez-vous chez l'esthéticienne et poussé les portes de boutiques de lingerie fine.
Les jours avaient finalement défilé assez rapidement et le grand soir était déjà arrivé.
Déjà 19 h. Elle était quasiment prête… Elle s'attela à la préparation d'un club sandwich moelleux et délicieux, comme l'on s'attarde à la préparation du dernier repas d'un condamné. Elle l'accompagna d'une petite carte :
Préparé avec soin.
Parce que tu vas avoir besoin d'énergie !
A.
*
En rentrant de sa longue journée, à peine intrigué, David, suivant les conseils du post-it collé dans l'entrée, entra en cuisine et engloutit le délicieux sandwich comme une banale poignée de cacahuètes. Puis il resta figé en bas des escaliers, voyant la silhouette de sa femme se découper en haut des marches. Pour la première fois, elle jouait le total look sexy, l'effet escompté semblait être au rendez-vous. Elle descendit l'escalier, ses cheveux volant sur ses épaules. David ne détachait pas son regard des jambes fuselées, allongées par de hauts talons et gainées dans une très fine résille maintenue par des porte-jarretelles… Avec, elle portait seulement des sous-vêtements noirs extrêmement bien coupés qui mettaient en avant des attributs toujours très sexy.
Le voyant sidéré, en contrebas, Anna se sentit pousser des ailes. Un sourire enchanteur sur ses lèvres glossées d'un rouge pur, elle descendit les marches. Les hauts talons rendaient la démarche délicate, David eut le temps de découvrir le galbe des jambes interminables de son épouse.
- Ce soir, je suis toute à toi…
À présent, David haletait plus qu'il ne respirait. Il n'avait toujours pas retrouvé ses esprits. Elle s'approcha lentement du visage de son mari mais, au moment où sa bouche allait l'embrasser, une main puissante, glissée dans ses cheveux, la stoppa. David lui retenait les mèches de cheveux à pleine poignée. Déséquilibrée, elle dut pencher la tête en arrière. Il accentua sa pression vers le bas, jusqu'à la faire s'asseoir sur la première marche. Anna ne souriait plus. Du bout du pied, son mari lui écarta les jambes. Avec ses hauts talons, ses cuisses étaient largement ouvertes, David en profita pour plaquer le visage de sa femme contre son sexe qu'il avait libéré.
- Si tu veux me mettre du rouge, fais-le là…
Elle n'avait dû prodiguer qu'une ou deux fellations à son mari. Malgré une répulsion, essentiellement provoquée par cette main derrière sa tête, elle sourit et ouvrit la bouche. Elle posa ses lèvres arrondies autour du gland de son mari. Puis, du bout de la langue, le lécha langoureusement. David plaqua plus fort la tête de sa femme. Heureusement, elle vint en butée contre sa main. Elle avait anticipé en saisissant à la base la verge de son mari. Puis, en pensant à une sucette gourmande à la fraise, elle se mit à sucer, laper et lécher ce sexe dur. Elle commençait à se détendre, et enfonça plus profondément ce pénis en elle. Puis, presque tendrement, elle aspira doucement, comme on sirote un cocktail… David se cambrait et grognait de plus en plus bruyamment. Après quelques va-et-vient dans sa bouche, au creux de sa main, le sexe tendu se contracta imperceptiblement. David laissa échapper un râle guttural lorsqu'il jouit.
Il admira les marques de rouge zébrer son sexe, soupira, réjoui. Et se rhabilla.
Anna en profita pour resserrer ses cuisses tendues qui la faisaient souffrir. Elle se releva et invita son mari à la suivre à l'étage.
Anna le fit s'asseoir au bord du lit. David la saisit par les hanches et la fit tourner sur elle-même. Il en profita pour la palper et lui étreindre les fesses.
- Pourquoi tu n'es pas plus souvent comme ça ? Tu es vraiment excitante… Je ne t'avais jamais vu ainsi.
*
- Je me douche rapidement et j'arrive !
David passa la cloison de leur chambre et s'installa face à la douche de leur suite parentale.
- Garde tes bas !
Bien que la requête fût surprenante, elle obtempéra, mais retira néanmoins ses escarpins. Son sexe nu et lisse lui faisait une sensation particulière entre les cuisses. Elle inspira et décida d'être vraiment éblouissante et déconcertante.
Elle entra dans la douche en soutien-gorge, résilles et porte-jarretelles. Après avoir relevé ses cheveux en un chignon rapide, elle se passa le jet d'eau chaude sur le corps. Puis elle s'assit sur le siège de douche, face à son mari. Elle tendit la pointe de ses pieds afin d'affiner ses jambes et écarta ses cuisses au maximum afin d'exposer son sexe au regard sidéré de David.
Ses lèvres s'écartèrent et l'eau de la douche ruissela en sinuant entre les petites lèvres. Elle y glissa sa main afin de se « laver », tout en prenant garde de ne pas entraver la vue de son mari. Sous ses doigts, elle sentit la peau fine et soyeuse de son sexe glabre. Elle se sentit instantanément très excitante. Elle prit soin de « doucher » chaque volute, chaque circonvolution de sa vulve. Le visage interdit de son mari l'encouragea à continuer en ce sens. Le regard perforant de David plongeait intensément vers l'entrecuisse de sa femme. Comme aimanté.
Elle ne s'était pas séchée, des gouttes ruisselaient encore le long de son ventre, de ses jambes. David la suivait, fasciné par le déhanché de sa femme qui avait rechaussé ses talons. Elle se plaça à quatre pattes sur le lit. Ses fesses rebondies, offertes à la vue de son mari. David les saisit à pleine main. Il n'eut pas le temps de réagir qu'Anna, d'une volte, était allongée sur le dos. Il s'agenouilla au pied du lit alors qu'elle écartait les jambes. Il avait le visage à quelques centimètres de ce sexe impudique. D'une main, il libéra l'érection puissante qui s'accentuait avec chaque arabesque du sexe de sa femme. Il plaqua sa paume chaude contre la vulve, écrasant délicieusement le clitoris. Avec la même pression, il le frotta légèrement. Anna se cambra, surprise, et elle sentit un liquide chaud et gluant suinter au creux de la main de son mari. De sa large paume, il ventousa la vulve de sa femme. Anna gémit. Elle voulut protester lorsqu'il stoppa le contact mais, lorsqu'elle sentit sa bouche brûlante et humide contre son sexe, elle ferma les yeux. David lécha l'humeur qui en coulait. Avec une certaine rudesse, il lécha, pourlécha ce sexe neuf, semblant vouloir l'engloutir, y enfouissant totalement son visage. Sans précaution, il s'attarda sur le clitoris, le titillant du bout de la langue puis l'écrasant sous de grands coups de langue… C'était tellement jouissif qu'elle ne put s'empêcher de saisir la tête de son mari pour la plaquer plus fort et plus profondément contre sa vulve brûlante. Cela sembla motiver David qui s'activa plus intensément. L'orgasme fulgurant parcouru tout son corps. Un cri bestial et impérieux jaillit de sa gorge.
Elle n'eut le temps de reprendre ni ses esprits, ni son souffle. Déjà David lui ordonnait de se remettre à quatre pattes. Il s'était mis debout et la pénétra rapidement. Il jouit peu après.
Le couple essoufflé s'affala sur la couette.
David ne bougeait plus. Il semblait endormi. Anna en profita pour se glisser hors du lit. Elle passa par la salle de bains pour faire une rapide toilette intime. Puis elle enfila une culotte fendue à l'entrejambe, en dentelle noire. Son mari la lui avait offerte des années plus tôt. Elle ne l'avait jamais portée. Trop vulgaire. Mais associée au bustier ultra pigeonnant à 150 euros, elle n'était plus à ça près. Le miroir lui renvoya la silhouette d'une femme attirante et trop provocante. Ce n'était plus elle, elle avait atteint son objectif. Une véritable femme fatale.
David était allongé sur le ventre, elle l'enfourcha et s'assit sur ses fesses. Elle chauffa de l'huile de massage au creux de ses mains. L'atmosphère s'emplit de fragrances épicées et orientales… Elle le massa à grands renforts de pressions profondes et de longs pétrissages. Cette relaxation intense le sortit agréablement de sa torpeur. Il commençait à gémir d'aise.
Puis il se retourna et put admirer, en contre-plongée, le corps sexuel de sa femme. Sa poitrine généreuse était soutenue par un corset satiné et lacé. Il resta quelques secondes hypnotisé par le laçage complexe et lancinant, avant de réaliser les mouvements oscillants du corps de sa femme. Tout en balançant ses fesses, elle appuyait tendrement son entrejambe soyeux sur le pénis nu. Ce dernier ne fut pas long à réagir, David sentit son sexe se crisper lentement.
En appui sur ses mains, Anna jouait avec son postérieur comme une danseuse du ventre aguerrie. Le regard mi-sidéré, mi-lubrique de son mari l'incita à poursuivre en ce sens. Elle souriait d'un bonheur non feint de faire autant d'effets à son mari. Elle en était d'autant plus excitante. Elle saisit une des mains de David, qu'il avait posée sur ses hanches voluptueuses. Puis elle lapa chaque doigt, comme un chaton boit son lait. Elle sentit le sexe dur se dresser de toute sa longueur. Son visage lubrique semblait l'émoustiller. Encouragée, elle prit entièrement dans sa bouche deux des doigts de son mari. Il gémit mais s'interrompit quand elle s'empala sur sa verge érigée. Il resta en apnée alors qu'Anna montait, descendait, caressait, stimulait son sexe. Le pénis profondément logé en elle, elle se mit à frotter frénétiquement son clitoris contre les poils pubiens de son époux. Elle sentit la verge dure pulser en elle, David, rouge, exhala un râle rauque et caverneux. Elle continua encore à stimuler son clitoris. Un fourmillement électrique crépita dans son bas-ventre et dans ses reins, puis elle hurla alors que l'orgasme déchargeait en elle, l'inondant de plaisir. Après quelques spasmes violents, elle se laissa tomber dans les draps. Le couple était à bout de souffle. Tous deux étonnés de la performance d'Anna. Ils restèrent quelques minutes ainsi, profitant encore des reliefs de la jouissance.
Il tira sur sa cigarette et passa son bras autour des épaules de sa femme. Il lui sourit tout en expirant sa fumée.
- Je crois que j'ai un aveu à te faire… Je ne t'avais jamais vu comme ça. C'était le paradis. Ce soir tu as été la femme que j'ai toujours rêvé avoir…
- C'est gentil comme aveu !
- Ce n'est pas ça l'aveu… C'est beaucoup moins glorieux. Je ne sais pas comment te le dire, je vais donc être direct. J'espère ne pas te blesser. Depuis plusieurs mois je… j'ai des petites aventures. Rien de grave, rien de sérieux mais, ce soir, je voudrais te promettre que je ne te serai plus jamais infidèle.
- Ça, c'est certain !
David fut de nouveau surpris par la réaction sereine de sa femme. Elle le prenait bien, finalement. C'était vraiment une femme exceptionnelle… Anna ne fit même pas semblant d'être affectée par cette confession. Pour un peu de sexe, les hommes étaient vraiment prêts à promettre la lune, la voie lactée et les comètes… Elle savoura encore quelques secondes son avance tactique, puis porta le coup de grâce :
- La partie est finie. On ne joue plus. Tu ne me seras plus jamais infidèle parce qu'on a rendez-vous chez l'avocat, demain, à 14 heures, pour entériner le divorce à l'amiable.