Ecrire

marie-jeanne

fonction du poète
La main du poète recueilli
Reçoit en offrande qu'il chérit
Les mots venus d'au-delà de lui.
Sur la terre, le ciel, les âmes il les inscrit.
Le papier est prétexte entre le monde et lui.
Dans son esprit resserré,
Une fenêtre de sérénité
Sur l'absolu s'est ouverte,
Sur la sphère du Tout, parfaite,
Sur le cercle idéal de l'infini…
Temps, espace, corps, esprit,
Contours abolis.
Ecrire le bleu sur le gris.
Instant privilégié, l'honorer.
Écrire les matins, les éveiller,
Être leur appel, leur joie célébrée,
Être leur réponse, parole levée.
De l'éclosion de la vie toujours renouvelée,
Ecrire la flamboyante pulsation, s'émerveiller.
Sur l'ombre insidieuse écrire la clarté.
Sur les murs des cités
Ecrire leur soif insondable de beauté
Et d'innocentes forêts.
Sur la ville pressée, son souffle haletant.
Ecrire la mer en paix et son bruissement.
Sans colère, posément, Sur l'indigne,
Ecrire le digne.
Sur la confusion qui tout voile,
Ecrire le cristal précis des étoiles.
Ecrire la compassion sur l'indifférence
Et sur la haine, la tolérance.
Sur les terrestres racines
Ecrire les célestes racines,
Tissage intime révélé,
L'étoffe originelle est préservée.
Ecrire le lys sur la pureté découronnée
Et sur l'illusion la Vérité.
Du Coeur écrire la pensée,
Son incandescence, sa limpidité.
Ecrire l'Eau de poésie
Pour une soif heureuse et assouvie.
Écrire l'Homme, noble en sa fragilité,
Dans sa quête, son envol espéré.
Marie Jeanne 6 mars 2015
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