Écumes fiancées

Dans les plus doux recoins de la nuit spectrale,

Ton âme erre, vogue sur ses courbes fluviales,

Et fait escale près d'elle, ô marine vestale.

Entre l'écume et les mousses de ses pâles iris,

S'offre un archipel où se perdent les regards

Impudents greffés, lors du sacre des ibis,

A ses obsédants reflets projetés dans l'eau des arts.

Tu te plaies à plonger à ses seins imagés,

Richesses intimes d'un fruit indécent

Qu'en deux petits morceaux mûrs l'on aurait coupé.

Alors ses yeux se diluent dans le noir mais ses chants

Aqueux transpercent tes souvenirs qui rendent l'âme en

Un soupir clair et ton amour incontinent.

Mais soudain les douces enveloppes de ses bras deviennent

Pour toi cadre des espoirs de l'aurore se cachant

Dans le déroulement infini de ses larmes tiennes,

Perles désuètes longeant les passerelles

Du lac lune vivante aux voiles-citadelles.

Et ses ongles nacrés effleurent en une harmonie

Océane les fines cordes de ta lyre,

Aux souffles haletants et membres impolis.

Passions, sueurs de l'orage en un délire

Éternité du pourpre désir qui coule le long

De ses boucles brunes, mèches rayons de l'horizon

Et ses hanches t'offrent un gouffre contemplé,

Toute une perspective de nuées optiques et

De vagues baisers chastes déposés en point de fuite

Qui se frayent, à leur guise, ô amours induites,

Des sentiers profonds tracés aux flammes bleues,

Des accès irréels aux frissons cotonneux.

Tes pensées, désormais, non plus refuges détruits d'une solitude nue

Mais murs et colonnes du sanctuaire d'une déesse connue

Les cœurs valsent et vacillent

Les feux dansent et les fleurs ont des bas résilles

Mais au-dessus de ses lèvres, chair non-accordée au front des amis,

Il y a toujours eu la muse de tes écrits.