Education: l'école élémentaire

lobley

           

                          A l’heure où s’institue un débat sur l’évaluation des enseignants (qui n’apportera, quelque soit le choix retenu, aucune amélioration quant aux résultats scolaires), il serait bon de rappeler certaines règles de bon sens…

                           Regrettons, préalablement, l’ignorance qui semble une valeur montante, la dislocation des familles qui a souvent un effet négatif sur l’équilibre des enfants et enfin les trop nombreuses réformes contradictoires imposées par des psychopédagogues de salon (mathématiques modernes, calcul en différentes bases, méthode globale de lecture…) qui ont été abandonnées après avoir fichu une belle pagaille et déstabilisé des générations d’élèves et nombre d’enseignants…

                     

                          Selon les statisticiens, les redoublements sont inefficaces (du moins dans la plupart des cas). Seuls sont profitables ceux qui ont eu pour cause un long absentéisme dû à un accident ou une maladie, entre autres. Pour tous les autres cas en effet, ce sont les mauvaises notes qui sont à l’origine de la décision.

                         Je limiterai mon propos, dans un premier temps, à l’école élémentaire, premier stade de l’école obligatoire, afin de clarifier le débat, les problèmes rencontrés en collège n’étant pas toujours de même nature.  « Certains élèves, à n’importe quel âge, que ce soit le CP, le CM1 …et dans n’importe quelle discipline : français, mathématiques... manquent quelque chose d’essentiel. Cela peut être la connaissance des tables de multiplication, la distinction entre les temps du verbe… » (J .P.Boudine)

                            Il est nécessaire ici de faire une observation d’importance. Des lacunes dans la connaissance des tables, la distinction entre les temps du verbe supposent, pour un élève d’un Q.I. moyen, un manque d’apprentissage des leçons, autrement dit un manque de travail après le cours.

                           Nous touchons ici le cœur du problème qui est à l’origine de toutes les défaillances de notre système scolaire.

 

                            Poussons le raisonnement :

Etape 1 :              Rester assis durant trois heures matin et après-midi quatre jours par semaine sans trop de perte d’attention (même si on entrecoupe la journée d’activités manuelles ou sportives) suppose une discipline de l’esprit à laquelle bien des élèves n’ont pas été formés dès le plus jeune âge (cf. ma chronique « Education : de  la responsabilité parentale). Au risque de paraître « ringard »,  le cours de « morale » (quel vilain mot !)  donnait les repères indispensables à ce début de vie en société que constitue la classe. Ajoutons que le succès actuel de l’école privée tient plus à l’enseignement de ces valeurs qu’à l’enseignement confessionnel (il suffit d’entendre les commentaires des parents sur ce point).

                              Par ailleurs, certains observateurs ont également constaté que l’addiction à la télévision, aux jeux vidéo favorisait la « dispersion » de l’esprit  et l’incapacité à se concentrer. Gérer le temps devant l’écran est, là encore, du domaine exclusif des parents.

Etape 2                   Une fois de retour chez eux, la journée de classe terminée, combien d’élèves apprennent-ils la leçon du jour afin de la fixer durablement à l’esprit ? Nombre de disciplines (français, mathématiques…) font appel aux acquis de la veille pour leur bonne progression.

                             Si le tiers des élèves n’a pas appris les tables de multiplication, comment le professeur des écoles va-t-il conduire son cours sur un problème d’application ? S’installer pendant des heures  devant sa console de jeux en rentrant de l’école conduit inévitablement à l’échec scolaire. Si, pour diverses raisons (travail, absence forcée…), les parents ne peuvent exercer leurs responsabilités, il faut alors passer à une ultime étape.

Etape 3 :                 Mieux vaut une leçon apprise et suivie d’exercices d’application à un cours qui devra être revu le lendemain (et qui sera une perte de temps pour le groupe d’élèves ayant effectué le travail et acquis la notion). Dans cette optique consacrer 20 à 25% du temps scolaire à l’établissement d’études surveillées obligatoires serait de loin plus profitable et ne constituerait en aucun cas une perte de temps.

                   Cela  permettrait d’abaisser ces chiffres scandaleux : 30% d’élèves ne maîtrisent pas correctement le français et 33% les mathématiques selon les tests d’évaluation de fin de CM2 (année 2010).

 

                   Par voie de conséquence, pour un tiers d’entre eux, les études en collège sont déjà compromises.

  • Je le sais j'y étais. le texte en pièce jointe est un témoignage. J'en ai d'autre sur le même sujet. Et je suis d'accord avec toi. Mais l'école m'énerve parce qu'elle n'est qu'un filtre social. Tel qu'institué actuellement, elle est une machine qui est incapable de réduire les inégalités culturelles et sociales. Je te conseille de visionner le spectacle Franck Lepage à ce sujet. tu le trouveras sur le net c'est drôle, on y apprend des choses et c'est assez édifiant.
    En toute amitié. A bientôt.

    · Il y a presque 13 ans ·
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    ernestin-frenelius

  • Apprendre à lire, à s'exprimer, à réfléchir sur la portée d'un texte, à compter, un "programme insane"? La mission de l'école n'est effectivement pas de "seulement" préparer les gosses à être de futurs actifs capables de faire leur boulot et contents de consommer. Ce serait par trop réducteur! Réaliser un nouveau projet de société? Pourquoi pas? Le choix se trouve dans les urnes et il n'est de véritable démocratie sans citoyen responsable, donc éclairé et éduqué. Il ne faut donc pas, comme le dit le proverbe "mettre la charrue avant les boeufs". Mais je conçois que les conditions actuelles d'enseignement sont loin d'être faciles. Et que ta tâche puisse être des plus ardues...

    · Il y a presque 13 ans ·
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    lobley

  • Si les parents ne sont pas capables de faire en sorte que leurs enfants soient capables de suivre une scolarité dans de bonnes conditions c'est bien parce que quand ils ont été à l'école, elle n'a pas fait une partie du travail qui est autre que d'ingurgiter un programme insane qui va permettre de sélectionner ceux qui vont pouvoir poursuivre leur étude au delà du bac(et ça commence dès la primaire). Le problème est très profond, l'école, selon moi, n'a pas pour seule mission de préparer les gosses à être de futurs actifs capable de faire leur boulot et qui sont contents de consommer. Le problème est vraiment profond. Pourquoi penser une nouvelle école si ce n'est pour réaliser un nouveau projet de société; quelque chose d'un peu moins infâme qu'actuellement. Ne vois, dans ce commentaire, absolument aucune agressivité dirigé envers toi ou tes opinions. Je suis un peu acerbe et fâché avec l'école telle qu'elle est foutue actuellement.

    · Il y a presque 13 ans ·
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    ernestin-frenelius

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