Rêverie à Buenos Aires - quartier de Palermo

celariotte

Partager la maison de Monicá cachant un beau jardin, découvrir les rues avoisinantes, se reposer du bruit de la ville dans les parcs.

L'enfer c'est le bruit qui ne s'arrête jamais. On ne s'entend plus chanter. Comme le bruit pénètre mal dans le jardin botanique alors on y trouve refuge et comme l'air sent bon, on y reste longtemps. Et c'est si beau de voir les arbres pleurer. Il pleut différemment ici, les gouttes sont plus grosses, et parfois, elles n'appellent pas d'averse, elles tombent c'est tout. Et les serres sombres renferment un secret terrible, celui d'une ville disparue, un temps en or qui n'a pas survécu. Tout ce qui n'est plus là féconde alors le rêve éveillé de la déambulation dans les jardins humides remplis d'arbres noueux où habitent les oiseaux hurlants. Sous nos pas tout à coup s'inventent des poèmes. Nous nous sommes aimés sur ce banc lorsque le sol se couvrait de pétales violets silencieux, vous souvenez-vous? Au zoo tout près, des enfants rient et font la différence entre hippopotame et rhinocéros, prennent peur joyeusement devant des reptiles immenses. Vous souvenez-vous de l'émerveillement? Les cages sont vieilles, les suricates le savent bien et grattent le sol sous les barreaux. Ils essaient, ils ne savent jamais. Le pas du grand singe est lourd et auguste, vous n'osez pas croiser son regard n'est-ce pas? Les eaux noires anciennes portent de très légers nénuphars. On observe cette immobilité étrange après l'électricité des jours à courir dans la ville. L'éléphant presque statique n'est pas de ce monde ou l'Asie n'est pas loin, on ne saurait dire. Mon ami, pourquoi n'êtes vous pas là pour regarder avec moi comme les girafes entrelacent doucement leurs grands cous? Personne n'est monté sur le carrousel, les chevaux de bois ne bougent pas, mais on joue une musique populaire pour attirer les passants, on ne sait jamais. Des temples indiens reconstitués attendent dans l'éternité, des fantômes apparaissent sous des formes animales. Les racines trouent les trottoirs, entêtées. Des poèmes naissent chaque seconde à Buenos Aires aussi bien que des chansons peut-être. Et nos aux revoirs seront déchirants. Nos aux revoirs seront déchirants.


La maison de Monicá a inspiré cette déambulation https://www.airbnb.fr/rooms/372818

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