Elise
marine
C'est sa "femme". Comme tous les matins, il prend un plaisir démesuré à lui dire bonjour, découvrant comme pour la première fois ses beaux yeux gris. Il se laisse envoûter par la fragance épicé d'Elise puis accepte son café matinal avant de commencer sa journée. Alors, il sort et se met au travail.
Heureusement, son métier lui permet de garder un oeil sur sa dulcinée : seuls les carreaux des fenêtres opacifient sa vision parfaite de la belle. On ne saurait imaginer plus douce créature. Lui même se perd souvent à quelques rêveries ; la robe drapée d'Elise qui virvolte à chacun de ses pas la métamorphose en un oiseau élancé, prêt à s'envoler. L'homme se rapproche alors de la baie-vitrée à l'arrière de la maison. De là, il peut appercevoir les nouvelles photos qu'elle vient de disposer sur le buffet en chêne : toutes ces images qu'un père aime regarder en repensant aux doux moments passés en famille... Ainsi, des visages souriants défilent devant le regard pétillant de l'homme. Sur celle-ci, Elise lui fait un signe de la main devant la Tour Eiffel, alors que sur celle là, un bambin l'observe avec insistance. On découvre également une photo de la maison dont il aime tant s'occuper. Enivré par le relief de ces instants capturés, l'homme contemple son bonheur qui parait ici vite résumé.
C'est alors qu'Elise descend les marches du grand escalier de pierre et lui adresse une sourire qu'il s'empresse de lui rendre. On peut certes distinguer quelques rides sur le visage de la femme mais elle n'en parait que plus sage. Cet homme enchaine alors les grimaces, s'agite comme un pantin désarticulé derrière la grande vitre ! Comme chaque jour, il tente de lui voler un rire, un éclat de voix, ces choses intimes qui parraissent venir du plus profond de son être. Ces cris de joies vibrent aux oreilles de l'homme et accelèrent les pulsations de son coeur; comme aurait pu le faire une orchestre symphonique au paroxysme d'un concerto où le cuivre cloture le combat effréné entre les cordes et les pércussions. Alors il est heureux, il ne peut rien espérer de plus.
Une fois on la fait rire, puis on a droit aux regards malicieux, aux confidences et enfin aux doux baisers... Il se laisse à nouveaux prendre par le songe, réfléchissant aux noms de ses prochains enfants, une famille, une vie joyeuse , un emploi, la richesse, l'ambition, la réussite, le bonheur. Sa tête tourne et ses idées se mélangent, se brouillent, se bousculent et cognent contre ses tempes enflammées... Il se rattrape alors de justesse à un pin parasol _qu'il se surprend,d'ailleurs, à trouver drôlement bien taillé. Puis son esprit l'enmène vers des chemins plus sombres et l'amène à se demander pourquoi la femme et l'homme doivent connaitre la haine, la dispute. Ces chamailleries insignifiantes qui font partie du quotidien de personnes mariés parviennent alors à le révolter !
Il titube, s'agace, se concentre, peste !
Soudain, on lui agrippe le bras et une voix douce le tire de son cauchemar en lui demandant : "Alors Justin, elle avance cette taille des Lauriers? La pelouse est drôlement mouillée ce matin non ?". Elise propose ensuite un deuxième café à son jardinier.
Marine.
Nouvelle inspiré du texte "Rêves" de P. Le Révérend.
Le texte est très bien écrit et prenant, on ne décroche pas avant la fin.
· Il y a plus de 14 ans ·Seule la chute m'a un peu déçu, je ne la trouve pas à la hauteur du récit, merci quand même pour ce bon moment de lecture.
renlei
j'adore la chute je ne m'y attendais vraiment pas! Bravo!
· Il y a plus de 14 ans ·prete-moi-ta-plume
J'aime beaucoup
· Il y a plus de 14 ans ·.
Si il y avait un problème mais c'est réglé :)
· Il y a plus de 14 ans ·marine
euh ... il ne manquerait pas une partie du texte ?
· Il y a plus de 14 ans ·.