Elle est là
blandyne
Elle est là. Elle.
La peau bleue d'ecchymoses, rouge de sang, violette. Avec sa chevelure fauve, ses grands cils roux, ses yeux où il se noie entre les algues verdoyantes, et sa bouche peinte en noir par la pénombre.
Elle est là, elle ! Il est tellement heureux. Ses larmes débordent, floutent le tableau, en mélangent les couleurs. Alors il a besoin de la toucher, de la sentir près de lui pour s'assurer qu'elle est bien là, qu'elle est réelle. Il la sert contre lui, cette taille mince, trop mince, qui lui échappe presque. Il voudrait comprimer ce petit corps entre ses bras, ne jamais plus le laisser partir. Mais il se retient, il a si peur de lui faire mal, elle est déjà tant blessée ! "Ca va ?", murmure-t-il d'une voix tremblante. Elle affirme, le ton ferme appuyé d'un long regard : "Oui. Tout cela a cicatrisé. Si j'ai besoin d'un remède, c'est toi. Tout entier." Et les doigts fins aux ongles cassés descendent le long de son torse. Il sent l'appel de tout son être vers elle, l'attirance puissante, incontrôlable, irrésistible. Leurs bouches s'aimantent soudain, et se croquent, se déchirent.
Ses mains cernent sous le vêtement le relief de ses courbes, le creux des hanches, la saillie des fesses. Il remonte le t-shirt, doucement. Dégrafe le soutien-gorge avec un bruissement de plume. Elle est là, poitrine nue pointant vers lui, dressée, sa langue enroulée autour de la sienne. Il arrache ses lèvres aux dents laiteuses, et les fait courir dans le cou, humides, avant de descendre jusqu'au sein, qu'il mord délicatement, et qui se gonfle de plaisir tel un bourgeon rempli de sève, prêt à éclater au zénith du printemps. Elle sent la main descendre entre ses jambes, caresser l'aine, l'enivrer de feu. Elle-même pétrit le dos du jeune homme, de haut en bas, elle empoigne et griffe l'épiderme comme une argile à sculpter. Elle défait la ceinture, éloigne le pantalon importun. Et il pénètre son corps, il pénètre son âme toute entière, il vénère ce parfum d'amande et de poussière, il aspire et humecte la peau d'argent, les meurtrissures pourpres, le sexe quémandant l'amour.
Son cœur bat à la cadence de leurs étreintes, de plus en plus fort, jusqu'au son étouffé, le timbre lointain de l'allégresse.
S'accrocher à la vie malgré les bleus au corps et à l'âme...
· Il y a environ 8 ans ·Magnifique !
Louve
oh oui, toujours !
· Il y a environ 8 ans ·Merci !!!
blandyne