Elle et Elle

peter-oroy

Le Jura Français garde la trace des Justes et des contes et légendes qui se sont forgés autour des souvenirs de l'histoire. Elle et Elle retrace un moment d'humanité de cette région chère à mon coeur.

 

Elle et Elle

 

      L'orage sourdait et grondait au loin. De grandes balafres lumineuses parcouraient le ciel assombri. Le gros moteur Diesel ronronnait comme un fauve sous le capot de ma voiture. Le hasard des virages m'avait fait quitter la D 437. Les premiers lacets de la D 46 ouvraient la route vers La Chapelle-des-Bois.

   A l'approche du Cernois mes phares s'allumèrent automatiquement, dardant un éclat lumineux sur les troncs des grands arbres. Le vent hurlait en traversant la forêt de mélèzes, jetant des branches mortes sur la route. La foudre explosa un peu plus loin sur l'asphalte, puis le martellement soudain de la pluie sur le capot couvrit les accents solennels de la messe de Schubert diffusée par la radio de bord.

        Je ralentis l'allure et négociai les virages avec prudence. La traversée de la Combe des Cives fut marquée de bourrasques de vent rageur. Enfin j'arrivai à Chapelle des Bois en espérant que le petit hôtel fût ouvert. Deux véhicules dont une Jeep stationnaient devant l'édifice.

        Sous une pluie battante j'allai me réfugier à l'intérieur. Je poussai la porte vitrée et j'entrai dans le petit local du café. Les regards se tournèrent vers moi. Je lançai un joyeux « Bonjour tout le monde » aux trois personnages assis à une table près de la fenêtre. Rassurés de mon accent conforme à celui des gens du coin, ils reprirent le fil de leur conversation animée.

          Je reconnus Madame David qui venait prendre ma commande. Nous parlâmes de la canicule et de cet orage bienvenu, de ma connaissance des lieux et de l'hôtel pour y avoir déjà séjourné. 

          Je me régalai de cette bière bien fraîche après une longue route sous le soleil du Jura. Pouvoir se relâcher en pensant abandonner le volant pour aujourd'hui était mon projet. Je m'enquis de la disponibilité d'une chambre à l'hôtel pour ce soir et «  peut-être plus longtemps selon le temps », ajoutai-je. L'ambiance était propice à l'écriture d'une nouvelle ou à l'ébauche d'un nouveau roman. Un sujet me viendra certainement spontanément… !

         Les trois personnages m'observaient parfois à la dérobée. Je ne m'en formalisais pas. J'avais indubitablement semé le trouble en parlant de nouvelle et de roman. Le plus âgé de tous me fixait du regard à chaque fois qu'il levait son verre d'absinthe. Un étranger seul dans cette région touristique n'était pas commun. Vêtu d'un pantalon de toile bleu sombre et d'une chemise blanche, je n'avais pas l'accoutrement du randonneur emblématique.

        Mon regard s'évadait au travers de la fenêtre basse, décorée de fins voilages blancs. La pluie tombait en nuées opaques que le vent dispersait sur la place devant l'hôtel. On ne voyait même plus la silhouette de la petite église de l'autre côté de la route.

      Un raclement de pieds de chaises sur le sol me sortit de ma contemplation. Deux des gardes forestiers se levèrent et prirent congé du troisième qui continuait à savourer son breuvage.

Ils sortirent en courant. Les portes de la Jeep claquèrent, le moteur vrombit. Le silence revint.

       Un moment passa où on n'entendit plus que la pluie et le vent. Madame David avait allumé la radio sur une station périphérique émettant de l'autre côté de la frontière. Une musique folklorique d'accordéon mise en sourdine se répandit dans la pièce.

     Soudain un claquement retentit près de la fenêtre et me fit sursauter. En même temps que mon regard se dirigeait vers le vieil homme assis, une interpellation soudaine me surprit tout autant.

        - Lieutenant Portenier ! Lança le vieillard en pointant sa canne vers moi. Il ajouta : « Toi tu ressembles au Lieutenant Portenier », me dit-il comme soulagé par une question qui le taraudait depuis quelques temps déjà.

        Je le regardai stupéfait de cette intervention et avant qu'il ne me laisse le temps de parler il compléta son intervention par cette phrase:

        - Tu as le même regard un peu étrange et faussement sévère !

Du fond de la salle quelqu'un appela le vieillard en lui demandant de me laisser tranquille.

      - Hé, l'Alphonse n'embête pas les gens avec tes vieilles histoires…

      - J'te dis qu'il lui ressemble comme deux gouttes d'eau, riposta-t-il en frappant le sol de sa canne tordue.

       Intrigué, je demandai à mon interlocuteur qui était le Lieutenant Portenier.

     Il me regarda, incrédule et me répondit simplement «  Ben toi mon p'tit gars »

       Je lui fis remarquer que ce n'était pas mon nom bien que celui-ci fût phonétiquement proche et que je ne fus jamais élevé au grade de lieutenant.

      Il parut d'abord surpris, puis désappointé. Il sembla fouiller dans sa mémoire. Il tentait d'y remettre de l'ordre. Lentement le nuage se dissipa et je lus dans son regard la solution à son dilemme.

      - Bien sûr, t'es trop jeune. Alors t'es son fils ?

      - Le fils de qui exactement ? Lui demandai-je.

     Il parcourut encore une fois les méandres de son cerveau et d'un geste du doigt me fit signe de m'assoir à sa table.

     - Ecoute-bien ! Me dit-il. Je m'en vais te raconter l'histoire du  Lieutenant Portenier. Cela commence en 39. C'était l'été. Les routes commençaient à être envahies de réfugiés fuyant les frontières du Nord et de l'Est. Par ici on voyait peu de monde. Les gens se dirigeaient beaucoup plus au sud, loin de la ligne du front. Et puis la route de Morez à Chaux-Neuve n'est pas un grand axe. Qui pensait venir se réfugier ici ?

Pourtant un jour deux femmes arrivèrent des confins de l'Alsace. Un sac à dos leur servait de chez soi. Elles avaient fui depuis belle lurette la province meurtrie et s'étaient lancées sur les routes, dormant là où elles le pouvaient, mangeant ce qu'on leur donnait. Elles arrivèrent ici assez épuisées mais belles, mon p'tit gars. Elles n'avaient plus vingt ans et pourtant elles étaient belles. Surtout la petite blonde. Sa jolie silhouette gracile dansait sur le chemin caillouteux par lequel elles arrivèrent. Elle parlait le français avec ce petit je ne sais quoi d'accent indéfinissable qui la rendait si charmante. Ses beaux yeux verts nous regardaient avec douceur. Une mèche blanche prenait naissance dans sa chevelure blonde. Elle était si belle et si douce ! Elle était accompagnée d'une amie aux cheveux plus longs et plus sombres. Elles ne demandèrent rien qu'un peu d'eau. On leur indiqua la fontaine du village. Elles demandèrent si elles pouvaient faire un brin de toilette. Ce qui leur fut accordé, bien évidemment.

     Son long monologue fut interrompu par un éclair aveuglant, immédiatement suivi par un épouvantable coup de tonnerre qui fit vaciller la lumière.

       Monsieur David apparut du fond de la salle avec des chandeliers. « On ne sait jamais, dit-il, par ici les orages sont violents et il arrive que l'on se trouve soudain dans le noir. Vous reprenez quelque chose me demanda-t-il ?

Pour me remettre dans l'ambiance j'accompagnai l'Alphonse avec une petite absinthe bien fraîche, coulée goutte à goutte sur la cuillère à sucre, comme il se doit !

      - Il ne vous embête pas trop avec ses souvenirs ? Demanda-t-il en essuyant la table de son torchon qu'il portait sur l'épaule.

    - Non, non je me régale. Cela fera un bon roman ! Répondis-je avec enthousiasme presque en chuchotant pour ne pas casser l'ambiance.

La pluie continuait à battre les fenêtres du café. La pièce était sombre. La foudre tomba non loin. Mon regard se tourna de nouveau vers mon interlocuteur qui se servit une rasade de nectar odorant.

    - Où qu'j'en étais ? Me dit-il. Ah oui ! C'est là qu'arriva le Lieutenant Portenier. Quand il vit les deux femmes il s'approcha tout en douceur, à petits pas. Le crissement de ses chaussures sur les cailloux le trahit. Elles se sont retournées en cachant leurs poitrines dénudées. Il se retourna en s'excusant. Il avait déjà tourné les talons quand l'une d'elle l'interpella. Héléna, qu'elle s'appelait, Oui c'est ça, Héléna ! J'mens souviens.

   - Restez ! Monsieur l'officier. Nous avons fini. Dit-elle en se recouvrant le torse avec sa chemise.

Alors il se présenta et tomba sous le charme de la petite Héléna. Ça, tout le monde le remarquera plus tard. Il parla longtemps avec les deux femmes. Puis il s'empara des deux sacs à dos et revint vers nous accompagné des deux amies.

      - Nous allons les héberger au village ! Dit-il, faisant fis du refus d'Héléna qui ne voulait pas déranger.

       On les conduisit chez Madeleine qui possédait une vieille bâtisse qui avait servi de relais de poste il y a fort longtemps.

     On les y installa dans la grande chambre. Visiblement les deux amies n'avaient pas vu de lit depuis longtemps. Elles se jetèrent sur le lourd couvre lit décoré d'un cœur rouge. La tête de lit en bois sculpté grinça. On leur alluma un bon feu de bois dans la cheminée. Il faut savoir mon p'tit gars que les nuits sont fraîches par ici après un orage. Hé oui ! … Comme aujourd'hui l'orage péta tout d'un coup peu après leur arrivée.

      Comme pour appuyer ses dires, un éclair tout proche eut raison de la fée électricité et la lumière s'éteint.

    - Tiens ! Comme en 40 ! S'exclama le vieux. Faut dire qu'à l'époque on n'avait ni électricité, ni radio ici. C'est la petite Héléna qui descendait de temps en temps avec Portenier à Chaux-Neuve pour écouter les nouvelles à la radio clandestine suisse. Elle parlait très bien l'allemand et pouvait aussi traduire les inepties du fou moustachu. Puis contre le soir, ils remontaient de Chaux-Neuve. On entendait la vieille guimbarde pétarader sur la route depuis Le Cernois.

      Ils avaient l'air de bien s'entendre les deux. Pourtant il n'y eut jamais d'histoire d'amour entre eux… Enfin on n'en saura jamais rien. Elle était bien trop réservée ou distante envers les hommes. Il faut dire qu'elles avaient dû se battre tout au long de leur parcours depuis l'Alsace. Elles semblaient même avoir appris à détester les hommes. Elles avaient trouvé refuge dans les bras l'une de l'autre. Introverties, qu'on disait à l'époque. Heureusement tout ça a bien évolué depuis. Il n'y avait que le lieutenant pour pouvoir s'approcher d'elle et savoir la faire sourire, même parfois rire de bon cœur. Elle avait un bien joli sourire. De temps en temps elle semblait sortir de sa réserve et tout à coup ils partaient tous les deux dans un fou rire enfantin.

Son amie, elle, elle était infirmière. Et quand le docteur ne pouvait pas monter de la vallée c'est elle qui donnait les premiers soins. On a pu apprécier ses talents dés la débâcle de 40. Beaucoup de gens malades ou blessés passaient par là pendant l'exode. Elle s'occupait d'eux parfois même la nuit selon les arrivées. Sonya ! Elle s'appelait Sonya.

De temps à autres elles passaient la frontière avec Madeleine et le lieutenant pour aller chercher des médicaments en Suisse ; de la contrebande ! Fallait pas se faire piquer par une patrouille, surtout qu'ils avaient des chiens. Bah ! Ils n'étaient pas très futés ces pauvres chiens. Ils en avaient surtout marre de renifler du poivre à chaque départ de piste. Et puis en hiver on pouvait rouler la patrouille avec les traces dans la neige. On partait à ski vers la forêt du Risoux, on faisait une grande boucle et on revenait vers la route. Au début ils nous suivaient bien à la trace et puis avec le temps, ils se sont lassés. Alors un jour on a pu continuer vers Le Brassus, de l'autre côté.

       La vie aurait pu continuer comme ça longtemps. En fait on apprit que plus tard qu'ils passaient des messages pour la résistance.

C'est en 43 que ça s'est resserré. Les boches devenaient de plus en plus nerveux. Ils étaient suspicieux et contrôlaient toutes nos allées et venues.

Comme le lieutenant était Suisse ils n'osaient pas trop l'emmerder. Héléna pouvait nous traduire ce qu'ils se racontaient. Et un jour elle entendit une conversation entre un officier et un sous-off. Le doute planait sur elle et sur Sonya. Fallait les faire passer !

       Un soir, on avait prétexté une partie de cartes avec les Allemands. Elles en profitèrent pour prendre le chemin de la Combe des Cives avec le lieutenant comme guide. On avait fabriqué des faux papiers suisses qu'elles laissèrent ici pour ne faire subir trop de représailles au village après leur disparition. Quelques documents attestaient de leur neutralité. Des lettres les rappelant à l'ambassade à Paris serviraient à brouiller les pistes. Elles faisaient, soi- disant, partie de la croix rouge On avait tout mis en œuvre pour tromper l'occupant sur leur nationalité et leurs occupations ici. 

          Ils partirent dans la nuit. C'était la fin du printemps. Par chance on n'eut  pas à utiliser les skis à cause des traces, Mais du matériel de varappe était nécessaire quand même. 

       Monsieur David arriva du fond de la cuisine et lança au vieil Alphonse :

      - Allez Alphonse, va falloir rentrer chez toi maintenant. L'orage s'est calmé et ça va être l'heure du repas du soir.

       Alors le vieil homme se pencha vers moi et me chuchota : « Hé ben tiens !,  je vais te dire un secret que je garde depuis plus de 70 ans. Si tu vas dans la montagne, là haut vers la Roche Champion… Il me tendit un bout de papier tout moisi qu'il tira de la poche de sa vareuse… Si tu vas là où il y a une croix, tu trouveras le piolet d'Héléna. Elle l'a planté dans la roche juste avant de passer en Suisse. On ne les revit plus jamais. Ils avaient réussi.

        Il se leva, reprit son équilibre et, s'appuyant sur sa canne il me fit un salut militaire parfait, que je lui rendis avec plaisir. De son pas mal assuré il quitta le bistrot. Sur le pas de la porte il me dit encore.

       - Si tu ne me crois pas, vas-y donc voir, et ramène-le moi! Je s'rais là demain.

      J'allai m'installer dans la salle à manger à la place qui m'était réservée. Le repas fut parfait et l'hôtesse très aimable. J'avais posé le bout de papier devant moi. J'étais perplexe. Et si le vieux fou avait raison ? Je m'enquis auprès du patron de l'endroit exact marqué d'une croix. Il revint une carte d'état Major à la main. «  Voilà, c'est exactement là dit-il. Vous comptez y aller ? » « Je ne sais pas encore lui répondis-je. Mais ça me tente. »       

         Cette nuit j'eus du mal à m'endormir. Je revivais tous ces récits du passé. Puis le sommeil vint me cueillir. Mais un sommeil agité, peuplé de coups de canon et de déflagrations aveuglantes. L'orage avait repris.

         Le lendemain matin un soleil radieux me réveilla. J'avais alors pris ma décision. J'en parlai au patron lors du petit déjeuner. Il me souhaita bonne chance et en tous cas une belle promenade.

         En étudiant la carte je décidai de passer par le Chemin des Lépreux à la sortie sud-est du village, puis de rejoindre le sentier qui monte vers la Roche Champion. L'ascension fut magnifique sous le soleil naissant de ce matin radieux. Je pensais à elle, la blonde Héléna. Comme j'aurais voulu la connaître mieux !  Le panorama m'émerveillait. Je continuais à gravir un sentier qui devenait de plus en plus escarpé. Midi approchait et je fis une halte pour me recueillir et me ravitailler. Dures ont dû être les heures de guerre dans cette région reculée mais tellement stratégique pour la liberté.

         Dans l'après midi j'approchai du lieux du trésor. Il fallait que je le trouve pour lui, pour le vieil Alphonse. Il y tenait tant ! Je n'avais pas le droit de le décevoir.

         Les fourrés étaient épais. La roche n'apparaissait que dans de rares endroits. Il me fallait parfois ramper, me glisser sous les branches. Armé d'une puissante lampe de poche je tentais de me donner une chance de plus de mieux ausculter le terrain. A tâtons je progressais sous les feuilles et les pommes de pins. Des cailloux roulaient. Je tendais le bras pour palper la roche. Rien ! Mes chaussures glissèrent soudain sur la mousse fraiche. Dans une tentative de me raccrocher, ma main se saisit d'une branche moussue, ce qui arrêta ma chute. Le sac à dos sur la tête, les pantalons retroussés sur les mollets, ma vieille veste militaire tassée dans mon dos, des feuilles collées aux verres de mes lunettes, je repris mon équilibre. Ma main serrait encore le bout de bois qui s'était décroché sous mon poids. Cela ressemblait à un vieux bout de manche à balais. J'écartais les feuilles pour mieux voir mon sauveur. Et là… Stupeur. Ce n'était pas un bout de manche à balais mais bien le manche d'un piolet rouillé, planté dans l'anfractuosité d'une roche. Un petit tube y était accroché. J'avais retrouvé le piolet d'Héléna !

         En forçant, j'ouvris le tube d'aluminium. Il contenait un petit bout de papier roulé dans du cuir. Ce que je pus y lire me fit monter les larmes aux yeux. Il y avait, griffonné dessus, ces quelques mots écrits à la hâte.

"Nous remercions tous les gens du village de tout cœur. Merci à toi l'Alphonse gentil instituteur de Chapelle-des-Bois. Vive la liberté !" 

       Je ne pus me résoudre à détacher les restes du vestige de la roche. Je pris beaucoup de photos. Je conservai le tube d'aluminium et sa missive.

        En prenant le chemin du retour je vis une grosse borne de pierre. En m'approchant je compris qu'il s'agissait d'une borne frontière. Tourné vers moi l'écusson du canton de Vaud en Suisse. Au dos se trouvait la fleur de lys. Le trésor d'Héléna était donc planté en Suisse. C'est la raison pour laquelle les Allemands ne l'ont jamais trouvé et de ce fait le village ne fut jamais inquiété de la disparition des deux femmes et du Lieutenant.

Le soleil jouait à cache-cache avec les nuages quand j'atteignis enfin le village. Sur la terrasse des touristes bruyants s'étaient installés. Des randonneurs venaient d'arriver.

        Le vieil Alphonse était là lui aussi. Il me suivait de son regard inquisiteur depuis le fond de la terrasse. A ma vue il se leva et au risque de chuter il se mit au garde à vous et, accompagné d'un salut militaire parfait, il me lança : « Mes respect mon lieutenant ! ».

Tout les visages se tournèrent vers lui et puis vers moi quand je répondis : « Repos Sergent ! ».

Les yeux malicieux d'Alphonse me questionnaient. Je soulevai le tube d'aluminium en pointant mon index dessus. 

         - Je lai trouvé !

Alphonse se laissa choir sur sa chaise et me tendit la main. J'y déposai le tube contenant la missive d'Héléna. Les yeux pleins de larmes il lisait et relisait les quelques lignes à peine visibles       .

Je lui montrai les photos et lui fit part de mon désir de laisser les restes du piolet dans la montagne en souvenir de ces deux femmes si attachantes. 

     - On ira les protéger et on y apposera une plaque ! Ajouta Monsieur David.

 

Là-haut sur le versant sud-est du Mont Risoux, les pas des fugitifs restent à jamais imprimés pour l'histoire et le souvenir des justes.


FIN

Tiré du recueil :

Contes et légendes du Pays des Loups

© by Peter Oroy

Aug. 2017

  • Quel plus beau modèle que toi, mon idéal, ma Suzie! Merci. Bisous.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Foto am 11.03.19 um 15.10

    peter-oroy

  • L'histoire paraît simple, comme si souvent, mais qu'est-ce qu'il n'y a pas dedans! Elle résume de manière très subtile et touchante l'essentiel dans la vie de deux personnes. super!
    salutations de la femme à la mèche de cheveux blanche dans les cheveux blonds

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Default user

    suzieq

  • Bravo! Je trouve votre récit magnifique !

    · Il y a plus de 6 ans ·
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    magenta

    • Merci beaucoup magenta pour ce compliment. C'est un vrai bonheur de lire un commentaire positif.

      · Il y a plus de 6 ans ·
      Foto am 11.03.19 um 15.10

      peter-oroy

    • Je vais m'abonner à vous, ainsi je pourrais continuer à vous lire.

      · Il y a plus de 6 ans ·
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      magenta

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