Elle s'tâtonne l'eyeland

walkman

Physiquement épuisée par la longue route droite sur laquelle elle promène son derrière roulant des mécaniques, sur lequel les chauffeurs s'arrêtent en klaxonant, en montrant leur groin par la fenêtre et en balaçant à travers l'air chaud des remarques aussi glauques que créatives. 
Par dessus sa timidité elle envoie violemment son bras déchirer l'espace temps en pointant du majeur le ciel bleu azur. Dans un mélodrame fort peu sympathique elle marmone ses griefs en gesticulant son cul sur des dos d'ânes. L'usure du soleil sur ses cheuveux éclaircis, l'eau qui lui manque, le sentiment de ne pas apercevoir le bout du tunnel. Encore une cure de désintox qui n'aura pas marché. Comme la fois où elle a voulu quitter son mec avant de le regretter, comme la fois où elle suçait cette rockstar sur le retour qui alignait dans l'allée de sa villa les moteurs à huit cylindres ou encore comme le jour où elle volé une bague dans un magasin d'accessoires. 
Le sexe, la drogue, le rock... ouais c'est à ça qu'elle pense quand elle est obligée de se caresser pour oublier quelle solitude l'a piquée. Alors le waterproof qui lui fait des paquets autour des yeux est franchement son meilleur confident. A défaut de sécher ses larmes il a le mérite de les déguiser. C'est pas juste une promenade de santé ni un délit de fuite. Quand ses mains balaient ses yeux rouges de chagrin et qu'elle hésite à croire en ses idées noirs c'est qu'elle est en proie à la nostalgie de son dernier orgasme. Si ses yeux étaient réellement les miroirs de son âme alors elle pleurerait à chaudes larmes. 
Clean Ex. 
Aequo. 

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