Elucubrations d'une blonde qui s'assume (ou presque…)

Quand j'étais ado – c'est-à-dire à peine hier en fait – nos "victimes" préférées quand nous nous racontions des blagues, étaient……les BELGES !

Et oui, tout y passait: "Comment rendre un Belge fou ?", "Bein tu le mets dans une pièce ronde et tu lui dis qu'il y a une frite dans un coin!"

Bon, ok, j'admet que ça ne volait pas bien haut, mais ça nous faisait toujours rire, et même les grosses têtes animées par un Philippe Bouvard truculent usaient et abusaient de nos chers compatriotes frontaliers pour agrémenter leurs histoires, ce qui nous permettait de renouveler notre stock de "Belgeries" pour la semaine qui suivait!

Et puis soudain, tout a basculé!

Je ne sais quand ni comment, mais la fin du premier millénaire coïncida avec l'apparition d'un nouveau sujet de gausseries populaires, qui allait agrémenter les galéjades  des Guy Montagné et autres conteurs invétérés et désormais faire fureur dans les repas de famille,  les mariages, les communions, les bar mitzvah…ect : LES BLONDES!

Soulagement intense chez nos amis Belges (sauf pour les blondes belges évidemment !).

Découverte du siècle pour les autres: Les blondes auraient donc le Q.I. d'une huître ?

Notez que je n'ai rien contre les huîtres, j'aurai tout aussi bien pu dire, d'une moule, mais ce charmant mollusque semble évoquer chez le mâle dominant une référence appétissante qu'on n'est pas sensée trouver dans nos assiettes à côté de frites blondes (sigh!) et dorées à souhait (sauf si les fantasmes de certains dépassent largement les capacités imaginatives de ma boite crânienne dans ce domaine).   

Certains signes précurseurs auraient cependant pu nous alerter au début des années 50 (non, je n'étais pas née, non!) lorsqu'une certaine Norma Jean Baker accéda au statut de sex-symbol

Hollywoodien en jouant les blondes écervelées dont le Q.I. retenait surtout l'attention de ces messieurs par l'omission du I ! (Et oui, Eve Angéli n'a rien inventé!)

Et pourtant, pauvres blondes innocentes que nous sommes, nous n'avons vu venir le désastre qu'une fois la bombe amorcée!

Vous pourriez me rétorquer que cela reflète le manque de perspicacité de la gente féminine à la chevelure couleur des blés mûrs, et corroborerait, de ce fait, la version qui satisfait l'orgueil des brunes, rousses et autres envieuses décolorées !

L'argument est facile et on pourrait trouver mille autres exemples pour argumenter en cette faveur.  Mais voilà, le concept est lancé, la blonde commet des "blonderies" et sera désormais le sujet à la mode qui fait rire.

Et c'est là que je rentre en scène, parce que en tant que blonde relativement stéréotypée (yeux bleus et forte poitrine de surcroît), il a bien fallu que je trouve une parade pour survivre dans ce monde de brunes où la vraie blonde serait en voie de disparition….

Deux choix s'offraient alors à moi: M'offusquer avec indignation de cette discrimination capillaire infondée et calomnieuse, ou m'ASSUMER.

Ouiiiii, assumer ma candide blondeur et même en jouer au quotidien, tel serait désormais le nouveau leitmotiv  qui jalonnerait orgueilleusement  mon chemin de vie !

Cette fierté "Artabanesque" ne dura  pourtant pas bien longtemps….

Force me fût de constater que Gad Elmaleh avait raison sur un point : "Blond, ce n'est pas une couleur, c'est un concept" ! Et qui plus est, contagieux! A peine avais-je saisi ce que ma couleur de cheveux impliquait que je fus saisi de crises de blondinisme aussi aiguës qu'inattendues qui allaient régulièrement faire le bonheur de mon entourage...